Police : comment le tsunami syndical a été évité
C’est le sauvetage de l’année : le 14 février, pour la
Saint-Valentin, la première organisation syndicale de la police, Unité SGP Police, devrait annoncer un nouveau départ. Une bonne nouvelle pour Manuel Valls, mais aussi pour Jean-Claude Mailly,
le patron de Force Ouvrière, qui risquait de perdre très gros.
C’est une bonne nouvelle pour Manuel Valls, même si le ministre de l’Intérieur ne cesse de
rappeler que la cogestion n’est pas sa tasse de thé : la principale organisation syndicale de la police est en passe de sauver les meubles après avoir frôlé l’implosion. Héritier de
l’ancienne FASP (fédération autonome des syndicats de police), longtemps hégémonique et classée à gauche, Unité SGP Police menacait de se couper en deux, Unité d’un côté, le SGP de
l’autre, un moment que guettait avec gourmandise leur principal adversaire sur l’échiquier policier, le syndicat Alliance, dont les leaders se réclament « apolitiques », souvent malgré
les apparences.
Henri Martini, secrétaire général d’Unité, et Nicolas Comte, à la tête du SGP, devraient annoncer
le 13 février prochain la dissolution des deux organisations syndicales, avant de porter le lendemain (jour de la Saint Valentin) sur les fonds baptismaux une nouvelle entité (qui
conservera le même nom). Un sauvetage que les observateurs n’attendaient plus et pour lequel un homme s’est mouillé plus que les autres : Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force
Ouvrière, fédération à la laquelle le SGP est historiquement affilié. L’enjeu, pour lui, était de taille, puisque le divorce entre Unité et le SGP risquait de faire perdre à FO rien moins
que sa place de numéro 1 au sein de la fonction publique.
Lors d’un congrès aux allures de coup de force, en septembre dernier, à Gujan-Mestras (Gironde),
les responsables d’Unité police (majoritaires) avaient écarté des instances dirigeantes les cadres du SGP. A la veille de Noël, les deux organisations ont délégué, chacune, trois membres
pour rouvrir des négociations. L’accord dont ils viennent d’accoucher donne naissance à un bureau national composé de treize membres, neuf issus d’Unité et quatre du SGP, reflet du
rapport de force entre les deux structures. Henri Martini devrait endosser le maillot de secrétaire général, laissant à Nicolas Comte celui de secrétaire général adjoint et de
porte-parole de l’organisation. Un accord à faire pâlir d’envie les cadres de l’UMP, qui depuis des semaines occupent le haut de l’affiche avec leurs inguérissables
divisions.
En cas d’échec, Manuel Valls a
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