Paru l’an dernier aux Etats-Unis, «Dans le lit de l’ennemi», livre de révélations sur les années
d’Occupation de la couturière, a fait l’effet d’une bombe. Le 4 octobre, cette biographie signée Hal Vaughan arrivera en France. Extraits exclusifs.
(Coco Chanel, 1972 - SIPA)
On en savait déjà beaucoup sur la collaboration de Coco Chanel, son antisémitisme invétéré et sa
tentative infructueuse d’évincer les frères Wertheimer du capital de sa maison. Paru fin 2011 aux Etats-Unis, le livre d’Hal Vaughan, ancien grand reporter et vétéran de la Seconde
Guerre mondiale, apporte pourtant les preuves qui manquaient encore au dossier – l’Américain ayant eu accès à des archives nazies récemment ouvertes au public. «C’est un vrai scoop,
des pièces jamais produites», affirme Edmonde-Charles Roux, auteur de la biographie de référence sur Gabrielle Chanel, l’Irrégulière (Grasset, 1974).
Bien davantage qu’une «collaboratrice horizontale», amoureuse d’un agent allemand, comme
certains veulent encore le penser avec indulgence, le livre met en scène une lionne irréparablement blessée par la vie, mais aussi extraordinairement dure, prête à tout pour sauver sa
fortune et ses proches, y compris au pire : festoyer à Paris avec des délateurs de juifs, utiliser les lois d'ayrianisation contre ses rivaux en affaires, ou se rendre à Berlin en 1943
pour soudoyer un proche d'Himmler.
Proallemande à la manière d'Hélène, la femme de Paul Morand, un des intimes de la couturière ?
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