HISTOIRE : FAUT-IL S'EXCUSER ?
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Ce n'est pas que ces chiffres soient faux, c'est que la réalité se situe au-delà. Ce n'est pas non plus qu'il faudrait considérer ces guillotinades, tueries, atrocités comme des accidents regrettables, presque inévitables : les avantages obtenus ne peuvent pas compenser des atrocités. Ce n'est pas, enfin, qu'il n'existerait aucun lien entre la Ire et la Ve République, ou parce que les auteurs des mises à mort n'ont été que des sous-fifres, des déviants ou des exaltés.
La question n'a pas de sens parce que, contrairement à tout ce qui a été dit et répété, la Terreur n'a pas été établie comme système politique. Certes, des décrets et des proclamations ont réclamé la destruction des opposants, à commencer par «les brigands de la Vendée». Mais d'autres décrets ordonnaient expressément que les femmes, les enfants, les vieillards et même les hommes sans armes soient protégés par la République.
La «mise à l'ordre du jour» de la Terreur n'a pas été prononcée par la Convention en 1793. Et le mot «Terreur» n'a été utilisé qu'après la mort de Robespierre (juillet 1794) pour le charger des crimes que l'opinion trouvait insupportables. Les députés n'ont pas cessé de refuser la Terreur, qu'ils jugeaient indigne d'eux. En revanche, on peut accuser la Convention d'avoir, par tactique et faiblesse, laissé certains de ses membres, les généraux des armées et nombre de militants, commettre des exactions. Ce fut vrai en Vendée, comme à Lyon, à Marseille, à Bordeaux, etc.
La Révolution n'a eu aucune unité, elle n'a jamais été ce «bloc» dont parlait Clemenceau. La Révolution répond à la crise de la monarchie en