http://www.lejsl.com/faits-divers/2013/03/18/la-nuit-ou-la-resistance-s-est-posee-a-melay
Dans la nuit du 19 au 20 mars 1943, un Lysander s’est posé à Melay avec à son bord trois éminents résistants.
Mercredi, la commune brionnaise célébrera le 70 e anniversaire de l’atterrissage du Lysander ramenant en France trois éminents résistants, dont Jean Moulin.
Il était un peu plus de 23 heures, en cette nuit claire du 19 au 20 mars 1943. Occupés à jouer aux cartes dans une ferme au bord du canal de Roanne à Digoin, trois jeunes de Melay sont attirés parce qu’il se passe dehors. « On a entendu un bruit de moteur, et des lumières toutes proches, sur l’Île de Bagneaux. Et puis un avion est arrivé ». Dernier témoin encore en vie de cet atterrissage clandestin, René Ferrier ne réalisera que quarante ans plus tard la scène qui s’est déroulée sous ses yeux.
C’est là, sur ce long pré niché entre la Loire et le canal, dénommé l’Île de Bagneaux, que le Lysander, s’est posé. Un avion, à bord duquel Jean Moulin, chef de la Résistance, revenait de Londres pour constituer le Conseil national de la résistance (CNR). C’est son dernier retour en France. Le général Delestraint, premier chef de l’armée secrète et Christian Pineau, chef du réseau Phalanx l’accompagnent.
Dissimulée dans une grange non loin de là, une Citroën Traction surgit et fonce sur un chemin de terre pour rejoindre le lieu d’atterrissage. À son bord, Pierre Delaye, opérateur radio engagé dans les Forces françaises libres du général de Gaulle, Henri Morier et entre autres, Claude Commerçon, un garagiste qui va conduire les trois résistants à Marcigny pour les abriter pendant la nuit rue de la Chenale, où trône aujourd’hui une plaque commémorative.
Le lendemain, Jean Moulin, Christian Pineau et le général Delestraint quittent Marcigny sans que personne ne connaisse leur identité. Ils rejoignent Mâcon en bus, avant de se séparer. « Sur le moment, on a bien compris que ce n’était pas des Allemands. Ils se seraient posés à l’aéroport de Saint-Yan sinon », se souvient René Ferrier du haut de ses 90 printemps. « Les Allemands sont arrivés le lendemain matin puisqu’une habitante, de l’autre côté de la Loire, les avait avertis ». Ils décidaient aussitôt de faire labourer le pré en réquisitionnant les hommes du village pour effacer les traces et empêcher un nouvel atterrissage.
Ce n’est que des années plus tard que Melay découvre enfin l’identité d