HISTOIRE : FAUT-IL S'EXCUSER ?
Alors que la France se prépare à célébrer le centenaire du début de la Grande Guerre, en 2014, la question se pose toujours, mais en des termes sans cesse renouvelés, comme s'il fallait désigner un coupable pour expliquer cette tragédie européenne. On est ainsi passé de la recherche de responsable unique (le bellicisme allemand, «l'impérialisme, stade suprême du capitalisme», l'échec des Etats-nations ?) à des questionnements sur le rôle des généraux et des politiques, vite transformés en bataille idéologique...
Depuis une quinzaine d'années, les principales polémiques concernent les fusillés et les mutineries au sein de l'armée française, notamment en 1917. L'affaire éclate en 1998, lorsque le Premier ministre Lionel Jospin demande que les mutins soient «réintégrés pleinement dans notre mémoire nationale». La droite s'emporte alors, mais finit, quelques années plus tard, par lui donner raison avec Nicolas Sarkozy, qui déclara le 11 novembre 2011 dans une indifférence quasi générale que «tous furent des héros, [...] même