Il y a cinquante ans, le mercredi 22 août 1962 au Petit-Clamart, le général Charles de Gaulle échappait de peu aux balles d'un commando de douze partisans de l'Algérie française lors de l'attentat le plus abouti contre le premier président de la Ve République.
Après l'échec du putsch des généraux à Alger en avril 1961, le général de Gaulle, surnommé "la grande Zohra" par l'OAS, sera la cible de dizaines de complots ou d'attentats manqués jusqu'au dernier en mai 1965.
22 août 1962, fin d'après-midi. Le général de Gaulle vient de présider le Conseil des ministres et s'apprête à regagner La Boisserie à Colombey-les-deux-églises (Haute-Marne) pour la fin de ses vacances.
Il quitte l'Elysée à 19h45 pour l'aéroport militaire de Villacoublay où l'attend un hélicoptère qui doit le conduire à Saint-Dizier (Haute-Marne), à 80 km de Colombey.
L'ancien chef de la France Libre et son épouse, Yvonne, sont à l'arrière d'une DS 19 noire banalisée, conduite par un gendarme, Francis Marroux. Devant, à droite du chauffeur, est assis leur gendre et aide du camp du général, le colonel Alain de Boissieu.
Derrière le véhicule présidentiel, roule une seconde DS 19 noire, avec deux "gorilles" (gardes du corps) et un médecin. Deux motards ferment le convoi qui quitte Paris par la porte de Châtillon et s'engage sur la nationale 306 à 90 km/h.
20h10, le convoi s'approche du rond-point du Petit-Clamart (Hauts-de-Seine). Au bord de la route, dans une Simca 1000, un homme agite un journal au passage du cortège. Jean-Marie Bastien-Thiry, polytechnicien, ingénieur militaire, et chef du commando, vient de donner le signal de l'opération "Charlotte Corday".
"C'était tangent", dira le général de Gaulle
Les conjurés, dans une Estafette Renault jaune et un peu plus loin dans une ID 19, tirent des rafales de fusils-mitrailleur