Hervé Chabaud : 23 janvier 1943: risque de rupture à Anfa

http://lhistoireenrafale.blogs.lunion.presse.fr/2013/01/23/23-janvier-1943-risque-de-rupture-a-anfa/

Sur la colline d’Anfa sur les hauteurs de Casablanca, la tension est extrême entre les représentants de la France combattante et les Alliés. De Gaulle refuse à la fois sa promotion au grade de général d’armée et le plan soutenu par les Américains destiné à faire du général Giraud, le commandant en chef de toutes les forces armées y compris celles de la Résistance intérieure. Il ne voit pas de raison de faire venir le général Georges de métropole pour constituer une sorte d’autorité tricéphale.
De Gaulle dénonce les arrangements de la Maison Blanche et dans un courrier remis par le commandant Claude Hettier de Boislambert au commandant Loys Tochon, un ancien élève du Général qui connaît très bien l’Afrique du Nord, le chef de la France combattante dit ce qu’il a sur le coeur. Il voit dans les manoeuvres des Etats-Unis l’envie d’un pouvoir français qui ne tiendrait qu’avec leur appui: “La combinaison Giraud est à cet égard idéale pour les Américains parce qu’elle leur procure les réalités sous des apparences honorables”.
Il considère aussi que les Britanniques sont contraints de suivre mais ne manifestent pas un enthousiasme débordant devant les exigences de Washington. Le Général confie encore: “Quoi qu’il en soit, je trouve en Giraud un homme dont la stature et le ton peuvent impressionner, mais qui me fait un peu l’effet, militairement et politiquement parlant d’un revenant de 1939. Il n’aperçoit ni le fait que la France est en pleine révolution, précisément contre le système et les hommes de Vichy, ni le danger qu’il fait courir lui-même à la souveraineté française dans l’Empire et demain, à l’indépendance nationale en se mettant dans les mains des Américains”.
Le tâcle est sévère et l’inappropriation de la posture en raison de la situation est dénoncée avec force. Le Général met en garde: ” Je crains en outre, qu’on le manoeuvre aisément en pesant sur sa vanité. Enfin, il me donne l’impression d’être entouré soit de