« La prod a refusé les soins pour faire continuer le jeu ». C’est ce que dénonce une voix anonyme au sein de l’émission « Arrêt sur image » quant au décès par arrêt cardiaque d’un jeune de 25 ans sur une émission de téléréalité. Certes, on peut se dire qu’il avait un terrain favorable et qu’il aurait sans aucun doute fait son infarctus d’ici peu, effort ou pas.
Mais nous pouvons nous demander comment se fait il qu’il soit passé à travers les mailles des visites médicales « drastiques » que la chaine dit imposer à ses candidats. On peut aussi se poser des questions quant à ce médecin qui attend l’accord pour ne pas dire le bon vouloir de la production avant de réagir et d’agir.
Une personne était visiblement en train de faire un malaise que d’aucun pouvaient augurer grave et le médecin n’a pas bougé, seulement averti la production. Nous pensons qu’il n’est nul besoin de se poser la question quant aux motivations de TF1 et la production du jeu.
Elles sont basiques : mercantiles et intéressées, il s’agit de l’audience et du fric.
Cet accident est quant à lui symptomatique de notre société d’aujourd’hui, celle du spectacle et du vide. Il n’y a pas si longtemps, sans tomber dans le « c’était mieux avant », les Français s’exaltaient devant l’ORTF et la TSF, pardon devant le petit écran qui n’était pas encore grand ni à plasma ni à led, devant des jeux bon enfant tel que «Intervilles » ou « Fort Boyard ».
Il n’y a pas si longtemps, nous nous intéressions encore à des jeux aussi violents que « Des chiffres et des lettres », voire « Questions pour un champion ».
On en ressortait, si ce n’est plus intelligent, moins bête.
Et puis un jour des journalistes ont filmé en direct une gosse en train de se noyer dans une flaque de boue ; c’est là, à notre sens, qu’a commencé la télévision du grand n’importe quoi, du voyeurisme et du nombrilisme.
Très vite, on a filmé 24/24 dans un loft une bande de jeunes, et l’une d’entre eux a acquis « la gloire » pour avoir été filmée écartant les jambes et s’envoyant en l’air dans une piscine, tout en étant rémunérée pour cette partie de jambes en l’air.
Les productions ont alors fait une course au grand n’importe quoi, de plus en plus voyeur, de plus en plus acculturé, de plus en plus violent, de plus en plus trash.
Elles ont fait miroiter des sommes de plus en plus folles, allant jusqu’au million. Les résultats étant toujours inversement proportionnels aux capacités cérébrales et aux talents des impétrants.
Alors que certains font des émissions sur et avec des anonymes ayant de vrais talents qui bouffent de la vache maigre en écumant les cabarets, on en arrive à faire croire à des gosses qu’ils deviendront des stars en meuglant quelques reprises.
On arrive même à tenir une soirée entière sur des gosses qui plongent dans une piscine accompagnés de quelques has been, qui ne se rendent pas compte qu’ils ne finissent là que de boire la tasse et la dernière gorgée de la potion amère de leur gloire passée.
Mais une question me vient à l’esprit : ne serait-il pas temps de réduire le nombre des chaines publics, de les recentrer sur leur objet social (au régional , France3 ; au national, France2 ; à l’international, France 4 et au DOM- TOM France Ô) ; et de se démarquer du privé en se calquant sur France Culture, France Inter et en laissant aux chaines privées le marché de la médiocrité et de l’absence de cerveau ?...
La vidéo : http://youtu.be/5XRzVszHHD4