« Raymond JUILLARD est décédé ».
Les Citoyens de Saône-et-Loire, et de Mâcon en particulier, connaissent bien Raymond JUILLARD. Raymond était né le 16 mars 1926 ; rugbyman, force de la nature, il est déporté à l’âge de 16 ans « pour avoir organisé des bals clandestins », à Buchenwald où il retrouvait son père.
Il se fit par la suite combattant. Combattant de la démocratie en devenant pendant de nombreuses années Maire de Bussières(71) et combattant de la Mémoire, infatigable qu’il était jusqu’au bout afin de faire savoir et transmettre. Il intervenait au cours de conférences de presse, en milieu scolaire de l’école primaire à la terminale, auprès d’un public adulte, mais aussi au sein de nombreux ouvrages dont le plus célèbre reste « La caisse de grenades ». Dans sa volonté de transmettre, il devint de suite co-président d’honneur de l’AFMD 71 au titre de l’UNADIF, au côté de Gabriel Picornot au titre de la FNDIRP.
Il émanait de lui une gentillesse, un humanisme, une autorité naturelle. Tant de qualités que nombre de nos politiques aimeraient avoir mais dont ils ne disposent pas naturellement. Ceux-ci, pour peu qu’ils aient une parcelle de pouvoir, ont toujours du ventre, une cour, une baronnie.
Au sein des partis on trouve de tous, ce sont de véritables microcosmes. On y retrouve le fanatique du « patron » (du leader) pour qui le chef est un dieu. Il n’aura aucun sens critique, ingurgitera toutes les couleuvres, tous les changements de cap, fera toutes les basses besognes. Excellent militant, prêt à tout, il ne sera néanmoins pas toujours utile au patron car ne voyant pas quand celui-ci se fourvoie, il ne sera donc jamais à même de le lui dire, ou de le lui suggérer.
On trouve aussi le sympathisant, puis au sein du parti, l’adhérent qui paie sa carte ; l’adhérent bienfaiteur, ayant quelques moyens celui-ci fait des dons. Puis on trouve le militant : « petite main » indispensable à tous partis, il va « coller » la nuit, « differ » dès l’aube sur les marchés, se déplace aux réunions, « fait la claque » pendant les meetings. Et puis au sein des militants,, le patron nomme l’élite : les cadres intermédiaires (locaux, départementaux, nationaux) du parti.
Parmi eux, on trouvera le sincère, le soldat, celui qui ne veut que faire aboutir les idées du patron et le patron lui-même. Et puis, il y a ceux qui ne désirent qu’un titre, se foutant au passage de la fonction, une ligne sur une carte de visite et qui n’agissent que par intérêt. Ceux-ci dès qu’ils entrent au parti disent « quand je serai grand, je serai (patron à la place du patron) ». N’est ce pas là le syndrome Iznogood ? Le patron devra alors se méfier tant du fanatique que de l’arriviste, qui peuvent le plomber par leurs faits et gestes mais aussi leurs déclarations.
Mais une question me vient à l’esprit : n’est-ce pas là une maladie chronique, inhérente à tous les partis, y compris les partis en devenir ? …