« Un militaire anglais a été tué en Afghanistan d’un tir de l’intérieur »
C'est-à-dire, pour les non-initiés, provenant de l’intérieur des lignes et donc d’un ennemi infiltré et déguisé en militaire ami (mais comment faire la différence entre un barbu et un barbu ?).
Pas une ligne dans le presse française ce jour, seuls les sites fana-mili et/ou de vétérans s’en sont fait écho. Vous me direz, il ne s’agissait pas d’un militaire français ; certes, mais après s’être ingérée dans les affaires internes d’un pays souverain, la France et ses médias pourraient encore s’intéresser un peu à cette région du globe.
Il est vrai que la France et la République ont quelques antécédents en matière d’ingérence et d’oubli. Bien sûr, on pense de suite à l’Algérie et aux harkis, mais pas uniquement. Nous pouvons aussi parler de cet Indochinois qui s’est engagé dans l’armée française du temps de l’empire au cours de la seconde Guerre Mondiale, qui en gravit les échelons (mais pas trop quand même) pour devenir Sergent, c'est-à-dire le premier grade des sous-officiers. Bref, à la fin des hostilités, la guerre mondiale finie, il refuse de se battre en Indochine contre son peuple et quitte l’armée. Commence alors pour lui un autre type de parcours du combattant, celui de la naturalisation. Et bien cet homme qui a rendu tant de services à la France et la République, ne parvient pas à obtenir un visa pour sa nièce afin que celle-ci lui rendre une (dernière ?) visite. Il envisage donc de restituer ses médailles et de les joindre à un courrier qu’il va envoyer au gouvernement. Belle reconnaissance de la France et de la République…
Celles-ci furent d’ailleurs plus promptes (pour des raisons médiatiques ?) à honorer et médailler les soldats tombés sous les balles de Merha. Cet honneur a fait alors polémique au sein de l’armée mais aussi des fana-mili, certains considérant que ces soldats n’étaient pas morts au combat et qu’ils ne devaient pas être honorés comme leurs frères d’armes, que c’était dénaturer leurs médailles à eux ; d’autres considérant que c’était bien l’uniforme et l’institution qui étaient visés et qu’ils devaient de ce fait être honorés. Deux argumentations et deux logiques qui se tiennent à défaut de se valoir.
Mais une question me vient à l’esprit : la France a toujours eu avec son armée un rapport, une relation compliquée. La perte des valeurs, entre autres inhérente à l’abolition de la conscription, ne fait que creuser le fossé qui s’installe entre la Nation et ses Citoyens. En conséquence, ne serait il pas temps, puisque la conscription n’est que suspendue et non abolie, de ré-instituer, à l’instar d’Israël, un service national obligatoire, mixte et qualifiant ? …