LE PLUS. Dans une série de quatre documentaires diffusés sur France 5, Caroline Fourest a enquêté sur les mouvements radicaux en France. L'historien spécialiste de l'extrême-droite Nicolas Lebourg nuance les explications de la journaliste : l'obsession identitaire n'est pas seulement une réaction à l'islamisme, selon lui.
Édité par Mélissa Bounoua Auteur parrainé par Mael Thierry
Capture d'écran du documentaire de Caroline Fourest diffusé sur France 5 le 19 février 2013 (FRANCETV)
France 5 proposait ce mardi 19 février deux documentaires de Caroline Fourest établissant un panorama de l'extrême-droite radicale en France : "les enragés de l'identité" et "les naufragés de Sion". Il est vrai que les thématiques ne sont guère dissociables, tant l'importation du conflit israélo-palestinien s'avère fondamentale dans les concurrences identitaires. Néanmoins, il importe de resituer d'où vient la thématique "identitaire" pour comprendre ce mécanisme.
La nébuleuse identitaire trouve une grande part de ses fondamentaux idéologiques dans les années 1950-1960, bien loin de la révolution iranienne (1979). Les radicaux ont su adapter leur langage et leurs préoccupations aux thèmes culturellement imposés par une gauche démarxisée. La pression de l'islam politique leur fournit un argumentaire, un mythe mobilisateur, mais n'est guère une cause.
En fait, l'obsession identitaire dispose de deux origines très différentes : l'extrême-droite radicale, d'une part, la gauche, d'autre part. C'est bien ce paradoxe qui explique le succès d'un thème cherchant à faire exploser le consensus républicain.
Concurrences identitaires
On ne peut que souscrire à l'un des propos de Caroline Fourest ("on est en train de faire sauter tous les verrous sémantiques") et nuancer l'idée qu'elle exprime à diverses reprises, selon laquelle les identitaires seraient une réac