Le 16 janvier 2013, M. Obama dévoile les mesures élaborées par la commission (interdiction des fusils d’assaut, des chargeurs à forte capacité, etc.). Les actions des géants de l’armurerie s’envolent à la Bourse de New York : + 5,6 % pour Sturm, Ruger & Co, + 6,5 % pour Smith & Wesson. Avant la dernière élection présidentielle, le président-directeur général de Sturm, Ruger & Co, M. Michael O. Fifer, confiait déjà : « Si on leur demandait, je pense que la moitié des gens de l’industrie des armes à feu diraient qu’ils ne souhaitent pas voir[M. Obama] réélu. Mais en fait, ils iront secrètement voter pour lui de nouveau. » Réputé favorable au contrôle des armes à feu, le président démocrate se révèle l’« allié objectif » des adeptes de la poudre à canon : aux Etats-Unis, la peur de la confiscation dope les ventes, et la menace d’un contrôle accru sur les armes à feu profite... aux armuriers.
Ce paradoxe tient en partie à l’utilisation astucieuse du deuxième amendement de la Constitution américaine (1787). Sitôt que survient un grand mouvement d’émotion populaire consécutif à une tuerie, les défenseurs des armes à feu le répètent sur tous les tons : les Pères fondateurs ont voulu que chaque citoyen ait le droit de « détenir et (...)