Brossolette se félicite de l’Union à Alger
3 juin 2013
Dans un discours qu’il prononce à la BBC, le 4 juin 1943, Pierre Brossolette, journaliste, agrégé d’Histoire, membre du Bureau central de renseignement et d’action et qui a été l’un des pivots de la mission “Arquebuse-Brumaire” destinée à évaluer notamment les possibilités d’unifier la Résistance et de stimuler le renseignement et les actions ciblées se réjouit de cette unité gagnée à Alger et dont les Français ont besoin. Le propos est brillant presque flamboyant et nourri d’un patriotisme vitaminé: ” Qu’il ait fallu longtemps pour y parvenir, a dit le général de Gaulle hier, nul ne s’en étonnera. C’est qu’il ne s’agissait pas seulement d’unir des bonnes volontés. Il s’agissait d’unir des réalités. L’union des bonnes volontés, c’était la poignée de main du général de Gaulle et du général Giraud sur le terrain de Boufarik : une minute y suffisait. Mais l’union des réalités, c’était l’union d’une armée qui s’était longtemps réservée et d’un peuple qui s’était tout de suite offert. L’explication qu’elle exigeait était si délicate qu’elle a été différée six mois. Ouverte enfin par l’arrivée du général de Gaulle à Alger dimanche, elle a duré quatre jours. Quatre jours, est-ce tellement exorbitant ? Après tout, il y a, dans l’histoire de France, des colloques moins importants, qui ont duré davantage”.
Pierre Brossolette propose son analyse de la nouvelle situation et réaffirme l’éthique de la France combattante: “Cette union que la France voulait, elle la voulait dans la pureté. Dimanche, je lui disais que son vœu serait exaucé. Il l’est. Dès lundi, Radio-Alger disait : « Autour du général de Gaulle, autour du général Giraud, il ne peut y avoir que des hommes purs, purs comme eux-mêmes, purs comme les sacrifices que la France n’a pas ménagés depuis trois ans. » Les communiqués que vous avez entendus depuis 48 heures témoignent que ce n’étaient pas là de vaines p...
4 juin 1943: un discours radio-diffusé du général de Gaulle
Le discours radio-diffusé à Alger du général de Gaulle au lendemain de la naissance du Comité français de la Libération nationael est destiné à bien en identifier le socle et les objectifs. D’autant qu’en ce même 4 juin 1943, le général de Gaulle rencontre accompagné du général Henri Giraud, le Premier ministre britannique Winston Churchill pour lui détailler leur accord. Et de Gaulle n’est pas là pour apparaître comme l’obligé de celui qui a les préférences de Washington et de Londres. Que déclaire le Général à la radio? En voici l’essentiel.
“Le Comité français de la Libération nationale se présente, devant la France et devant le monde, chargé des plus lourds devoirs et animé de la plus ferme résolution. Sa tâche consiste à rendre à l’effort de la nation et de l’Empire dans la guerre l’unité matérielle et morale qui est la condition de l’ordre, de l’ardeur et de la puissance. Plus que jamais, il est nécessaire que toutes les actions et toutes les douleurs que les Français et les Françaises mettent au service de la patrie soient inspirées, rassemblées, dirigées, pour un seul but et dans un seul élan”. Personne ne peut nier que ce résumé à la manière gaulliste ne peut pas faire l’unanimité mais de Gaulle veut être précis. Aussi ajoute-t-il: “Il s’agit de tout! Car, ce qui est en jeu, c’est notre indépendance, notre honneur, notre grandeur, c’est non seulement la liberté de la France martyrisée, mais la vie même de ses enfants livrés au pouvoir de l’ennemi. Cette tâche, nous l’accomplirons dans l’esprit qui anime la France Combattante depuis le