Jusqu’au 25 janvier, le Mémorial de la Shoah propose pour la première fois une rétrospective de l’oeuvre du documentariste Emil Weiss. 40 ans de recherche et de réflexion sur la Shoah sont présentés par le réalisateur et ses invités.
Né à Cluj en 1947 et issu d’une famille juive touchée par la Shoah, Emil Weiss se tourne vers ce sujet plus personnel à l’abord de la quarantaine, en 1985, après l’attentat revendiqué par le « Jihad islamique » contre le Festival International du Cinéma Juif à Paris en 1985, qu’il organisait. Le résultat est une quinzaine de films dont la trilogie Hourban (destruction) avec Auschwitz, premiers témoignages (2010), Criminal Doctors, Auschwitz (2013) et Sonderkommando Auschwitz-Birkenau (2007).
Le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau est au centre de la plupart de ces documentaires et le sujet multimedia du projet Auschwitz Projekt (présenté au Mémorial) qui rassemble une somme considérable de données en 45 pastilles vidéos (soit 261 minutes) et des textes placés sur une grande topographie du camp et de ses environs. L’idée centrale de ce travail est qu’Auschwitz est une grand complexe industriel, où l’usine de mort – inscrite dans un territoire bien défini et qu’il faut connaître et mesurer – était aussi au coeur du dispositif impérial et de l’effort de guerre de l’Allemagne nazie. Une thèse finalement assez proche de celle d’Hannah Arendt quand elle démontre dans le Système Totalitaire que la solution finale est le centre de l’idéologie et du régime hitlériens. Weiss, lui, par la caméra, fait sentir la terre, le sol, le territoire cette extermination: « Plus qu’un camp de concentration, Auschwitz est le centre d’un vaste complexe : on y trouve géographiquement inscrites les preuves matérielles de l’application de la totalité des politiques menées simultanément par le IIIème Reich ». Auschwitz est le point vers lequel culmine tout son art de réalisateur, un lieu très présent, où l’herbe a repoussé, avec des images presque belles, champêtres, mais aussi des vestiges et les voix des témoins…
Comment rendre compte de l’extermination? Comment utiliser la caméra pour montrer, démontrer avec ce qu’il reste ? Emil Weiss propose une réflexion qu’il veut absolument à la fois esthétique et éthique, « à la fois dans le domaine de la connaissance objective et l’exercice plastique propre au cinématographe ». Evidemment, il film
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