Suzanne Escoffier, petite cousine de Jean Moulin, nous a quittés. Musée Jean Moulin de Saint-Andiol - "Souvenir de mon pays"

Musée Jean Moulin de Saint-Andiol - "Souvenir de mon pays"

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Suzanne Escoffier, petite cousine de Jean Moulin, nous a quittés. Née en 1930, elle a bien connu l'homme qu'elle et sa soeur surnommaient "'sin Jean", signe de l'affection qui les liait. "Il adorait jouer avec moi", se souvenait-elle, nostalgique de leurs promenades sur les sentiers de garrigue. Le matin du 2 janvier 1942, elle était assise, dans la cuisine de la maison familiale saint-andiolaise, quand elle vit arriver Jean, à l'improviste, "tout crotté". Et pour cause : quelques heures plus tôt, le résistant avait été parachuté. Tombé dans un marais, il passait une nuit glaciale dans son masser d'Eygalières avant de rejoindre le village de son enfance. "Tu es tombé du ciel ?", lui demandait alors la mère de Suzanne. "C'est à peu près ça", répondit le représentant du général de Gaulle. Jusqu'à la disparition du héros qu'elle vit souvent pendant la guerre, Suzanne ignorait tout de ses activités. Lorsqu'elle apprit que son cousin Jean était l'unificateur de "l'armée des ombres" et le président du Conseil national de la Résistance, la jeune fille oscilla entre "une immense fierté" et une "infinie tristesse". Elle ne reverrait plus son cher cousin... Pharmacienne après des études à Montpellier où elle vécut chez sa cousine Laure (appellée, elle, "tante Laure"), elle ne cessa jamais d'oeuvrer, au sein de la famille, pour la mémoire du résistant. Le 19 décembre 1964, elle assistait, avec huit autres membres de la famille, à la panthéonisation de Jean Moulin. « Le voyage du retour était encore plein d’émotion", racontera-t-elle. Accueillant avec gentillesse et enthousiasme les historiens qui la pressaient de questions sur ce passé pourtant douloureux, elle joua un rôle de premier plan dans la création du Musée Jean Moulin de Saint-Andiol, où les visiteurs retrouvent son témoignage et les archives de la famille. Parmi celle-ci, la photo ci-dessus prise à l'occasion des fêtes de Pâques 1942, où elle apparaît au premier plan, à la gauche de Jean Moulin.

Le Musée et son équipe qui lui doivent tant adressent leurs condoléances à la famille.