Jean Moulin, né le à Béziers et mort le près de Metz, en Moselle annexée, est un haut fonctionnaire et résistant français.
Préfet de l'Aveyron puis d'Eure-et-Loir, refusant l'occupation nazie, il rejoint en , l'organisation de résistance la France libre à Londres en passant par l’Espagne et le Portugal. Il est reçu par Charles de Gaulle à qui il fait un compte rendu de l’état de la Résistance en France et de ses besoins, notamment financiers et en armement.
À l'issue de quelques entretiens, il est envoyé à Lyon par Charles de Gaulle pour unifier les mouvements de la Résistance. Il est arrêté à Caluire-et-Cuire, dans la banlieue de Lyon, le et conduit au siège de la Gestapo à Lyon où il est torturé ; il est ensuite transféré à la Gestapo de Paris. Il meurt dans le train qui le transporte en Allemagne peu avant le passage de la frontière, le . Son décès est enregistré en gare de Metz.
Il dirigea le Conseil national de la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale. Considéré comme l'un des principaux héros de la Résistance, il est compagnon de la Libération en 1942, nommé général de brigade à titre posthume lors de la Libération de la France, puis général de division en novembre 1946.
Un cénotaphe lui est dédié au Panthéon où se trouvent les tombeaux des grands personnages de la République française. Son corps n'a jamais été identifié avec certitude, et l'urne transférée au Panthéon ne contient que les « cendres présumées de Jean Moulin ».
Début de vie
Jean Pierre Moulin naît au 6 rue d'Alsace à Béziers (Hérault), fils d'Antoine-Émile Moulin, professeur d’histoire-géographie (collège Henri IV) dans cette ville, et de Blanche Élisabeth Pègue. Il est le petit-fils d'un insurgé de 1851. Antoine-Émile Moulin est un enseignant laïque au grand collège de la ville, à l’université populaire, et il est franc-maçon à la loge Action sociale. Il est baptisé le par le père Guigues en l'église Saint-Vincent de Saint-Andiol (Bouches-du-Rhône), village d'origine de ses parents : son parrain est son frère Joseph Moulin et sa marraine est sa cousine Jeanne Sabatier. Il passe une enfance paisible en compagnie de sa sœur Laure et de son frère Joseph (qui meurt d'une pneumonie en 1907), et s'adonne à sa passion pour le dessin, où il excelle, au point de pouvoir vendre dessins, aquarelles ou caricatures à des journaux (ce qui ne plaisait pas à son père). Au réputé lycée Henri-IV de Béziers, il est un élève moyen. Occitanophone, car son père était un poète occitan admirateur de Frédéric Mistral, il gardera un attachement sincère à sa langue familiale.
Plus tard, et dans la lignée de son père, élu conseiller général de l'Hérault en 1913 sous la bannière radicale-socialiste, Jean Moulin se forge de profondes convictions républicaines, suivant avec assiduité la vie politique nationale.
En 1917, il s'inscrit à la faculté de droit de Montpellier, où il n'est pas un élève brillant, et grâce à l'entregent de son père conseiller général, il est nommé attaché au cabinet du préfet de l'Hérault sous la présidence de Raymond Poincaré. Quittant son milieu familial, il se met à fréquenter des artistes, se passionne pour les voitures de sport, les beaux vêtements et le ski.
Mobilisé le , Jean Moulin est affecté au 2e régiment du génie (basé à Metz après la victoire). Après une formation accélérée, il arrive dans les Vosges à Charmes le et s'apprête à monter en ligne quand l'armistice est proclamé. Il est envoyé successivement en Seine-et-Oise, à Verdun, puis à Chalon-sur-Saône ; il est tour à tour menuisier, terrassier, téléphoniste aux 7e et 9e régiments du génie. Il est démobilisé début , retourne à Montpellier pour entamer sa deuxième année de droit et reprend ses fonctions d'attaché au cabinet du préfet, le .
La qualité de son travail l'amène à être promu chef-adjoint de cabinet fin 1920. En 1921, il obtient sa licence en droit. Parallèlement, il devient vice-président de l'assemblée générale des étudiants de Montpellier (section locale de l'UNEF) et membre des Jeunesses laïques et républicaines.
Le , il entre d