Charles Waserscztajn est venu raconter son histoire au cinéma de Selles-sur-Cher.

Charles Waserscztajn est venu raconter son histoire au cinéma de Selles-sur-Cher. 
© Photo NR

 

 

Charles Waserscztajn, Juif d’origine polonaise né à Paris pendant la guerre, a évité les camps de la mort grâce à l’Assistance publique qui l’a placé à Selles.

 

C’est une histoire incroyable racontée samedi 27 avril, au cinéma de Selles- sur-Cher. Sur scène, Charles Waserscztajn, 79 ans, dresse le récit de sa vie, aux côtés de Nathalie Grenon, responsable du Cercil, musée mémorial des enfants du Vel d’Hiv, à Orléans. Ensemble, ils ont retracé cette histoire, à partir de son dossier de l’Assistance publique.
Une erreur de sa mère auprès de l’Assistance publiqueCar Charles, né à Paris de parents juifs polonais le 22 juillet 1940, est rapidement placé par sa mère à l’Assistance. « Il est né sous Vichy, et les premières persécutions des Juifs », explique Nathalie Grenon. « Ma mère Tauba était démunie, sans travail, elle était très pauvre. A 5 mois, elle m’a confié à l’Assistance publique, temporairement », poursuit Charles. A ce moment-là, sa vie bascule. Comprenant mal le français, Tauba coche la mauvaise case, et le place à l’abandon. C’est ce qui le sauvera de la déportation.
Il vit alors chez une première nourrice, à Selles-sur-Cher. « J’y ai été de 5 mois à 5 ans et demi. J’ai très peu de souvenirs de cette période », raconte Charles. Pendant ce temps, son père, Jankiel, est pris dans une rafle en mai 1941 à Paris, et est emmené dans le camp de Pithiviers. Il fera partie d’un des premiers convois vers Auschwitz, en juin 1942. Sa mère, à Paris, fait tout pour récupérer son enfant.
A l’Assistance publique, on commence à comprendre l’erreur faite par la mère. « On lui a laissé l’espoir qu’elle pourrait me récupérer. Elle refuse donc de quitter Paris malgré la menace. Le 18 juillet 1942, la décision est même prise de me rendre à ma mère », note Charles. « Mais à cette date, c’est la rafle du Vel d’Hiv, explique Nathalie Grenon, du Cercil. Elle a été arrêtée, mais relâchée, on n’emmenait pas les mères d’enfant de moins de 2 ans. Elle est allée à l’hôpital pour se faire opérer de l’appendicite, pour éviter les rafles. Mais à sa sortie, elle a été arrêtée par la police et envoyé au camp de Drancy, puis à Auschwitz. »
Là-bas, aucun dossier retrouvé à son nom : elle est morte soit dans le train, soit dès son arrivée au camp. Charles, lui, ch