NEW YORK – Sir Ben Kingsley, à quelques mois de ses 75 ans, m’attend dans une chambre d’hôtel. Dans la salle, les publicistes zooment alors que les journalistes tuent le temps. Dans une autre pièce est assis Oscar Isaac, dans une autre Nick Kroll, quelque part à un autre étage se trouve le metteur en scène Chris Weitz. Tous sont ici pour la promotion de « Opération Finale », le film plutôt réussi dans lequel une bande d’espions traque, capture et enlève un criminel de guerre.
Pour certains, il ne s’agit que d’un autre film hollywoodien. Pour les Juifs et les sionistes, l’affaire Eichmann est une affaire fondamentale. Lors de la diffusion de son procès très médiatisé de 1961, la plupart des partisans d’Israël ont convenu que ce n’est qu’en montrant au monde – dans les moindres détails – l’énormité de la tentative de génocide nazi, que les gens commenceraient à comprendre la nécessité d’un État juif.
Dans l’ensemble, le film de Weitz est à la fois divertissant et, faute d’un meilleur mot, important. Lorsqu’un David Ben Gurion sagace interrompt une fête d’adieu avant que l’équipe ne se rende en Argentine et leur dit « ne foutez pas tout en l’air », cela suscite à la fois un rire et des frissons.