Le 8 août 1944, le frère Pascal Le Borgne est tué par les Allemands, à 36 ans. Le collège Notre-Dame-d’Espérance, lui rend hommage, mercredi 12 septembre.
L’école des Frères-de-Ploërmel, devenue collège Notre-Dame-d’Espérance, fête son centenaire cette année. À cette occasion, l’ensemble scolaire du Kreisker, les élèves, les professeurs, les élus et les associations patriotiques vont rendre un hommage au frère Pascal Le Borgne, tué le 8 août 1944. Une stèle a été érigée devant l’entrée de l’établissement. Là où le religieux est tombé sous les balles.
Yves Simon, dernier témoin oculaire
Le 8 août 1944, « au matin, une brume terrible ». Yves, 16 ans, orphelin de père était hébergé dans l’école des Frères, avec sa mère, Jeannie Simon, employée de cuisine, et sa collègue Jeanne qui s’occupait du ménage dans les appartements des Frères. « À 9 h, l’école a été encerclée par les Allemands, en représailles par rapport à un soldat allemand tué aux abords de l’établissement. Ils tiraient de partout. On voyait les balles. »
Les fenêtres du dortoir à l’étage étaient ouvertes et les soldats allemands ont cru que les Résistants étaient là pour les attendre. Les FFI (Forces françaises de l’intérieur) étaient planqués dans le bout de l’école. Une affaire étouffée. « Jeannie, ma mère, s’est cachée dans les toilettes et un Allemand lui a demandé de sortir. »
Yves était caché entre deux cloisons, avec un frère, M. Breton. C’est l’horreur quand « le frère Pascal Le Borgne, originaire de Guissény, est abattu, devant l’école, à Pouloupry, sur la route de Cléder à Plouescat. J’étais juste après lui pour sortir de l’école et je l’ai vu foncer vers le talus en face. J’essuie un coup de poing d’un soldat qui m’ordonne de marcher au milieu de la chaussée, les bras en l’air, en direction de Plouescat. Les Allemands étaient dans les fossés. On passait par-dessus les cadavres qui jonchaient le sol, sous coups de pieds, coups de crosses et interdiction de parler ».