Des biographies, un documentaire, un livret… Près de 170 lycéens des Pays de la Loire menant un travail sur la Shoah ont vu leur projet sélectionné par la Région, en partenariat avec le rectorat. Ils ont touché du doigt l’horreur d’Auschwitz en découvrant le camp de la mort, aux côtés d’une rescapée. Leçon d’histoire et de vie.
« À chaque pas que tu fais ici, tu peux être sûre qu’il y a quelqu’un qui est tombé sous les coups, énonce doucement Ginette Kolinka, 93 ans, à l’adresse d’Emma, 16 ans, élève en 1ère Littéraire au lycée Guist’hau à Nantes. Ici, c’est un immense cimetière sans tombe. »
Ici, on est à Auschwitz-Birkenau, camp d’extermination qui a vu périr 1,1 million de Juifs, sur les 6 millions tués durant la Seconde Guerre mondiale.
Ce jeudi 15 mars, 26 lycéens de Guist’hau touchent une effroyable réalité : la vie de familles juives vivant en Loire-Atlantique au début des années 40 s’est arrêtée dans cette étendue de 170 hectares couturée de barbelés. Parce qu’ils étaient Juifs.
Avant d’entreprendre ce voyage d’étude, Camille et Pauline ont plongé dans les archives et offert une biographie à Arthur Moïse, né à Nantes et contraint de prendre place dans « le convoi 77 ». « À son arrivée, il a été directement envoyé à la mort. Il avait 68 ans. » « Ici, c’était la sauvagerie, reprend Ginette Kolinka. Les nazis ne savaient que frapper et humilier. Frapper et tuer. À l’arrivée, ceux qui échappaient à la chambre à gaz pour travailler étaient entièrement déshabillés et rasés, tatoués. Ils nous ont enlevé toute ide