Jean-Olivier Viout participera jeudi, aux archives départementales, à la soirée consacrée au procès du chef de la Gestapo de Lyon sous l’Occupation. En 1987, il y était substitut général.
Trois questions à…Jean-Olivier Viout, procureur général honoraire de Lyon.
Quel a été votre rôle durant l’instruction et la tenue du procès Barbie, en 1987 ?J’ai été chargé de l’organisation du procès. Il fallait gérer les 600 représentants des médias venus du monde entier, l’installation matérielle des espaces judiciaires, l’organisation de l’enregistrement audiovisuel, l’accueil des témoins et des victimes, les places, etc. Puis, il me fallait assister le procureur général, Pierre Truche, au siège du Ministère public, tout au long des débats.
Le fait d’avoir filmé le procès lui a-t-il apporté une autre dimension ?La loi de 1985, spécialement votée pour le procès Barbie, a autorisé, pour la première fois, l’enregistrement intégral des débats, par le son et l’image, en vue de la constitution d’archives audiovisuelles. Les irremplaçables témoignages des témoins-victimes ont pu ainsi passer à la postérité. Ils sont un outil pédagogique irremplaçable pour l’éducation citoyenne de la jeune génération, née postérieurement au procès.
Que retenez-vous de cette expérience, et quels ont été les changements depuis cette époque en matière de crime contre l’humanité ?Nul n’est sorti indemne des 190 heures d’audience du procès Barbie. Pour la première fois de son histoire, la France a condamné un homme pour crime contre l’humanité. Le procès Klaus Barbie a ouvert la voie pour d’autres procès en France, sur le même fondement juridique (affaires Touvier, Papon, etc.). Il a contribué à la p