Le dernier survivant du groupe Manouchian a célébré la mémoire de ses 22 compagnons résistants fusillés par les Nazis en 1944.
Soixante-quatorze longues années se sont passées. Et pourtant. Lorsque les chants partisans s’échappent des haut-parleurs dans le cimetière d’Ivry irradié par le soleil d’hiver, l’émotion est là. Sur tous les visages. Dans les regards de la cinquantaine de personnes qui assistent ce dimanche matin à la cérémonie en mémoire des vingt-deux fusillés du groupe de résistants Manouchian. Le célèbre commando des FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans - Main-d’œuvre immigrée de Paris).
Et au milieu de la cérémonie, alors qu’on ne l’attendait plus, il est arrivé en voiture. Arsène Tchakarian qui a fêté ses 101 ans en décembre refusera l’aide que tous veulent lui apporter pour déposer lui-même la gerbe au pied du monument.
C’est dans ses yeux que l’on trouve le moins de larmes. L’unique survivant des combattants de « l’Affiche rouge » (le nom de l’affiche de propagande nazie NDLR) n’a pas besoin de pleurs pour se souvenir de ses frères d’armes. Ils ont beau être enterrés ici, c’est sur son cœur qu’