JOURNEE NATIONALE DES MARTYRS ET HEROS DE LA DEPORTATION
Dimanche 30 avril 2017
Madame l'Adjointe au Maire de Tournus,
Mesdames, Messieurs les Présidentes et Présidents
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
A vous tous je voudrais ajouter mon salut au représentant de la communauté juive présent parmi nous pour, je crois, la première fois, montrant ainsi l'unité du monde de la déportation, unité dont nous avons bien besoin en ce moment.
Nous voici donc de nouveau réunis pour honorer la mémoire de tous nos déportés disparus dans les camps nazis de concentration et d'extermination, et je ne peux que vous remercier de votre fidèle présence.
Mais c'est aussi le moment de considérer que l'actualité interpelle fortement le travail de mémoire.
L'année 2016 fut terrible. Le malheur s'est installé durablement.
En mars, la barbarie assassine de Daech sévissait à l'aéroport de Bruxelles, le 14 juillet c'était l'horreur à Nice où, avec un acharnement sans précédent on a pu assister au massacre, d'enfants, de femmes et d'hommes venus célébrer en famille la Fête Nationale.
Tout un symbole piétiné de façon perfide et malfaisante.
Et puis, il y a quelques jours, c'est à nouveau sur nos Champs Elysées que la folie meurtrière vient frapper s'en prenant cette fois à nos forces de police.
Tout en nous associant à la douleur des familles, nous n'avons pu que constater qu'une fois de plus c'est la République, la Nation, la Patrie, la Laïcité que l'on veut frapper.
Se servant de tous ces malheurs, certains politiques cherchent aujourd'hui à les mettre à profit pour renouer avec une idéologie malfaisante et, faisant miroiter des lendemains qui chantent, risquent d'entraîner toute une partie de notre population vers tout ce que nos ainés ont combattu.
La France a déjà montré qu'elle sait s'unir devant l'adversité, unie comme elle a su le faire avec ses différences autour de Jean Moulin et du Conseil National de la Résistance.
Nos pères, nos mères étaient persuadés avoir tout donné, jusqu'à leurs vies pour que nous nous engagions résolument vers des valeurs républicaines faites de tolérance d'où seraient bannis le racisme, la xénophobie, l'antisémitisme.
Ils se sont levés pour dire "non" à toutes les discriminations, "non" aux idéologies de haine et de violence.
Aujourd'hui tout risque d'être remis en question et pourtant le travail de mémoire reste le rempart efficace que nous devons ériger contre les stratégies de la haine.
N'oublions jamais que la liberté est un bien précieux qu'il serait utopique de croire définitivement acquit et qu'en maintenant le souvenir des déportés nous protégeons nos enfants contre le pouvoir maléfique des résurgences du nazisme.
Les échéances à venir nous entraînent vers la plus grande réflexion et fiers du combat de tous ces hommes et femmes, fiers des valeurs qu'ils nous ont légués avec tant de courage nous devons veiller à rester vigilants pour que leur souvenir ne s'efface pas, vigilants pour que ne s'installe pas une politique de haine de l'autre qui nous entraînerait fatalement vers le même cataclysme qu'il y a 72 ans.
Ce sont des élections démocratiques qui ont, en 1933, abouti à la 2ème guerre mondiale, c'est la haine de l'autre qui a causé des millions de morts.
Les serments lus sur les places d'appels de Buchenwald et de Mauthausen à la libération des camps, proclamaient "plus jamais ça" pensons-y plus que jamais afin de maintenir et conserver la paix pour transmettre un message de courage aux générations à venir, persuadés que ce n'est qu'ainsi que nous les protègerons.
Je vous remercie
Anita Baudouin