Georges Tassani, résistant emprisonné à Lyon pendant la Seconde guerre mondiale dans la même prison que Jean Moulin, revisite avec émotion sa cellule qui, comme l'ensemble de ce bâtiment transformé en "lieu de mémoire", sera ouverte au public dès l'automne prochain.
Très ému lors du lancement des travaux de rénovation de la prison Montluc cette semaine, Georges Tassani, arrêté à 18 ans en mars 1944 parce qu'il fabriquait de fausses cartes d'identité, a salué cet "hommage formidable rendu à tous ceux qui sont morts ici".
Président de l'association des rescapés de Montluc, le vieil homme a milité durant des années pour que la prison soit ouverte au public. Les conditions de vie y étaient tellement indignes qu'il raconte "avoir été très heureux lorsqu'on lui a annoncé qu'il partait en train pour l'Allemagne".
M. Tassani, enfermé dans la cellule 124 avant son transfert dans divers camps de concentration allemands, est l'un des derniers survivants de cette période, durant laquelle, outre Jean Moulin, l'historien Marc Bloch, le général Jean de Lattre ou les 44 enfants juifs d'Izieu sont passés par Montluc.
Avec l'ouverture de ce "lieu de mémoire", le but sera de permettre à des petits groupes de pénétrer dans les cellules de cette prison vétuste datant des années 1920, vidée en février de ses derniers occupants.
A l'intérieur des cellules sera retracé le parcours de vie d'une des 7.731 personnes enfermées dans ces murs entre