Carcassonne : la Ville ne rachètera pas la maison de la Gestapo

Carcassonne : la Ville ne rachètera pas la maison de la Gestapo

La Ville ne rachètera pas la maison de la Gestapo, située au 67, avenue Franklin-Roosevelt, à Carcassonne. La précédente municipalité avait manifesté, courant 2013, sa volonté d'y ériger u...

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Comments

[Martial Andrieu]

Témoignage d'un fils de déportée espagnole:
Monsieur Andrieu, je vous suis reconnaissant pour le combat acharné que vous avez mené en faveur de la conservation de la maison de la Gestapo à Carcassonne comme lieu de mémoire, combat qui est l’œuvre d’un humaniste.
Je suis outré par l’abandon de ce beau et ambitieux projet, à la fois culturel et historique.
Ma mère, Mercedes Núñez, républicaine espagnole, a vécu à Carcassonne. Elle était Sergent des F.T.P.F – F.F.I. au sein de la 5ème Brigade de Guerilleros Espagnols de l’Aude. Le 25 mai 1944 elle a été arrêtée par la Gestapo à Carcassonne et conduite au siège de la SD (Sicherheitsdienst), site route de Toulouse. En ces lieux ma mère a été interrogée et menacée de mort par le sinistre interprète alsacien de la Gestapo, René Bach. Vingt-sept témoins à charge, dont ma mère, ont défilé au procès suivi contre René Bach aux Assises de Carcassonne fin juillet 1945.
Ma mère, ainsi que ses 11 compagnons espagnols de la Résistance sont partis de la gare de Carcassonne le 5 juin 1944 vers les camps de concentration nazis.
La ville de Carcassonne se doit d’être à la hauteur en faisant son devoir de mémoire envers ses résistants. Il faut savoir qu’Aimé Ramond a été torturé en ces lieux. Miguel Amantegui a été pendu par les pieds et atrocement torturé et bien d’autres valeureux résistants audois et étrangers dont les noms et les témoignages seront à la disposition du public dans quelques années lorsque les documents conservés aux Archives Départementales de l’Aude seront consultables.
Actuellement la consultation des Archives fait apparaître de Carcassonne une ville majoritairement collaboratrice : photos parlantes de la visite de Pétain et autres documents édifiants alors qu’il y a eu des grands résistants à Carcassonne et dans le département et qu’il convient de les honorer à leur juste valeur pour que les nouvelles générations soient fières de ce passé.
Il suffit de bonne volonté principalement. Le coût de ce projet ne peut pas être supporté par la ville seule qui doit demander le soutien financier du Département, de la Région et de la Communauté Européenne.
Monsieur Larrat et son équipe municipale devraient revenir sur leur décision, chercher des moyens de financement pour ce noble projet mémorialiste et suspendre toute démolition.

Écrit par : Pablo Iglesias, le 9 septembre 2014

[Andrieu]

Merci au Cercle Jean Moulin