Monsieur Gurlitt et le secret du trésor nazi Il ne l’a pas volé!
En pinçant Cornelius Gurlitt à la frontière, les douaniers pensaient tomber sur une affaire d’évasion fiscale. Elle les a mis sur la piste de 1406 tableaux d’origine douteuse.
Frêle octogénaire célibataire aux cheveux blancs et au sourire affable, l’Allemand Cornelius Gurlitt n’est jamais entré dans l’ère de l’internet et ne regarde plus la télé depuis longtemps. Son seul plaisir, dans son appartement du quartier de Schwabing, à Munich, c’est de vivre entouré des tableaux, estampes, aquarelles et dessins que lui a légués son père, un gros marchand d’art des années 30, en 1956. Des oeuvres de Louis Gurlitt, son arrière-grandpère, flattent son regard, mais aussi des toiles signées Matisse, Picasso, Courbet ou encore Chagall, un vrai trésor évalué à plus de 1,2 milliard de francs. C’est dire si le ciel lui est tombé sur la tête lorsque, en février 2012, une perquisition surprise – point d’orgue d’une enquête de dix-huit mois pour soupçon de fraude fiscale ouverte à la suite de l’arrestation de Cornelius Gurlitt à la frontière germanosuisse avec 11 000 francs en poche – lui confisque toutes les toiles retrouvées dans un appartem