19 juin 1943: Eisenhower, de Gaulle et Giraud s’expliquent
Comme le général Dwight Eisenhower les a plutôt convoqués que conviés à un échange sur la répartition des pouvoirs et les relations interalliées, le général Henri Giraud et le général Charles de Gaulle se rendent chez l’officier américain pour évoquer le commandement et l’organisation des forces armées françaises.
De Gaulle qui n’a pas l’intention de subir une décision de Washington donne d’entrée le ton:
“Je suis ici en ma qualité de président du gouvernement français car il est d’usage qu’en cours d’opération, les chefs de gouvernement se rendent de leur personne au quartier général de l’officier qui commande les armées dont ils lui confient la conduite”. Le propos est audacieux même gonflé puisqu’il place de fait le général Eisenhower en position de subordonné.
L’officier US qui connaît le tempérament du chef de la France combattante et sa capacité à se montrer intransigeant ne relève pas cette parole peu diplomatique. Il déclare simplement que le général Giraud doit rester en place avec ses attributions actuelles (chef civil et militaire). Il aj
Le Creusot sous les bombes
Dans la nuit du 19 au 20 juin 1943, les bombardiers de la RAF ciblent la zone industrielle du Creusot en Saône-et-Loire. Vers 1 h 40, les sirènes retentissent alors que 290 bombardiers approchent de la ville. Beaucoup d’habitants décident de rester chez eux parce qu’ils ont l’habitude d’entendre les avions qui vont frapper les sites de production du Piémont et de la Ligurie.
Ils se trompent. Cette fois ce sont les usines Schneider, les aciéries du Brueil, la station de transformation électrique de Montchanin qui sont attaquées. Des avions éclaireurs balisent les zones de frappes. Commence alors le bombardement qui est réalisé en plusieurs vagues. Les bombes tombent pendant quarante minutes. Toutes ne chutent pas sur les cibles. L’hôtel Dieu est encore défiguré, l’église Sainte-Eugénie rasée. L’asile de vieillards Saint-Henri ne vaut guère mieux tout comme l’hôtel des Postes et le théâtre municipal.
On dénombre 198 Creusotins blessés, plusieurs Allemands tués et 4 087 bâitments plus ou moins détruits. Dans toute l’opération la RAF ne perd que trois appareils. Les dégâts subis par le pôle industriel sont beaucoup plus conséquents que le 17 octobre précédent.
Les ateliers de construction de locomotives sont très endommagés tandis que les ex-ateliers de chaudronnerie de la zone nord-ouest sont partiellement effondrés et inutilisables. Ceux de chaudronnerie et de montage de la zone sud sont méconnaissables. La destruction d’une presse de 120 tonnes contraint de transférer à Chalon la construction des chaudières.
La moitié des halles d’usinage de la zone sud est rasée. La production de trois à quatre locomo
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