Avant de découvrir l'adaptation de son texte Alias Caracalla, Daniel Cordier voulait enlever son nom du générique. Puis il a vu le téléfilm réalisé par Alain Tasma et il a pleuré. Parce qu'il est émotif. Parce qu'aussi ce téléfilm sonne juste. Ces entreprises du petit écran qui s'attaquent à la grande histoire se fracassent souvent contre l'écueil suivant : les acteurs sont écrasés par leurs personnages, le costume est trop large, ils se regardent en train d'écrire l'histoire. À ce défaut rédhibitoire, Alias Caracalla échappe pour plusieurs raisons.
Mythe dégonflé
D'abord parce qu'on entre dans la grande histoire par un de ses sympathiques quidams. Dans le premier épisode, on voit ce jeune maurassien antisémite se jeter le 17 juin 1940 à corps perdu dans l'aventure d'une France libre restituée sans tambour ni trompettes : il est encore un nobody de Londres, et on a le temps de s'attacher à cet anonyme qu'on voit grandir, muer, puis il est parachuté à Lyon, où Jean Moulin, sans prévenir, le choisit pour secrétaire.
Ensuite, et ça c'est l'avantage avec Cordier, parce que le mythe de la Résistance est dégonflé. Cela vaut surtout pour le second épisode (42-43) : place à l'ordinai