http://www.gaullistelibre.com/2012/09/faut-il-faire-leloge-du-populisme.html
Faut-il faire l’éloge du populisme ?
C’est un terme sulfureux et qui fait débat. Certains l’utilisent comme un synonyme de démagogie, mais
cela porte intrinsèquement un jugement assez suffisant contre le peuple, qui serait trop bête pour comprendre. Vincent Coussedière propose ainsi de le réhabiliter dans un essai
revigorant.
Du divorce entre le peuple et les élites
Pourquoi ce terme est-il si connoté ? Est-ce juste ? L’auteur rapporte les partoles de
Pierre-André Taguieff pour qui « ne peut-on, plus largement, faire l’hypothèse que le populisme est quelque chose comme la démagogie propre à l’âge démocratique ? ». Dans le débat
public, le terme « populisme » est presque toujours connoté de manière négative. Il qualifie le comportement démagogique de politiciens qui cherchent à obtenir des voix par des
procédés « électoralistes ». Il est d’ailleurs intéressant de constater que le terme « électoraliste » soit lui-aussi connoté de manière négative.
L’auteur affirme que « nos gouvernants ne veulent plus nous gouverner, ils ne veulent plus
de ce peuple devenu populiste, de ce peuple qui n’est plus un peuple –disent-ils- parce qu’il est populiste ». Pour lui, « ce n’est pas forcément une aspiration à plus de démocratie
directe, (…) ce n’est pas non plus une idéologie, (…) c’est un moment de crise de l’être ensemble d’un peuple », mais donc également « un moment où l’essence du politique est encore
abritée dans le peuple ». Pour lui, « le démagogue (Nicolas Sarkozy) ne peut tromper qu’un moment l’exigence de bien commun ».
Il soutient que « l’explication de la réussite des démagogues en termes de populisme
permettait d’éviter de poser la question de la responsabilité de la classe politique, et plus généralement des élites, dans la conduite de politiques inacceptables. Les démagogues ne
prospéraient pas sur l’irresponsabilité des élites mais sur l’irresponsabilité du peuple lui-même ». Le populisme est aussi une réaction à la destruction de l’être social du peuple,
fondement de sa capacité politique. C’est une réaction à la perte de prise sur son destin. Et si le peuple voulait simplement être dirigé ?
Une crise profonde de la société
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