«Les valeurs marchandes montent et descendent.
La valeur esprit ne cesse de baisser»
Paul Valéry
Oubliée littéralement de la campagne présidentielle alors qu’elle est lourdement attaquée par les pouvoirs publics, la
culture, en tant que connaissance et pratique des Arts et des Lettres, est fort malmenée depuis plusieurs décennies. Retrouvera-t-elle un sens avec la fin heureuse du « sarkozysme » ?
Espérons-le. L’épisode de laPrincesse de Clèves, conforté par la suppression de la culture générale, et une langue officielle vidée de tout sens ou proche du borborygme (« Cass’toi,
pauv… », «Zadig et Voltaire », pour ne rien citer des expressions aux noms d’oiseaux de Mme Nadine Morano) ont réussi à instiller, dans la société, la bêtise à visage découvert et une
haine de la culture prononcée. On pourrait, dit-on, vivre libre sans. La France n’est pourtant pas Taiwan. Car si nous sommes largement dans une époque que Proust aurait qualifié celle des «
célibataires de l’Art », notre École républicaine momentanément défaillante renforce gravement un tel état d’asphyxie intellectuelle dans la société qui brise le contrat social ; ce dont les
médias ne sont, à leur tour, pas peu responsables.
Il faut lutter. Le temps du récit est aujourd’hui presque inexistant. Les références historiques s’amenuisent, la
connaissance des clivages politiques essentiels également, et les œuvres ne font guère plus sens. Relire Proust, Beckett, Pic de la Mirandole, Baudelaire, Victor Hugo, Pasolini ou Fitzgerald,
connaître des subtilités sur Géricault, Caravage ou de Vinci, Bach, Mozart ou Cavalli, savoir distinguer Jaurès de Clemenceau, Robespierre de l’abbé Pierre, offre pourtant un puissant moyen de
résistance démocratique pour les plus jeunes. Résistance démocratique par la culture, d’autant plus importante durant la période actuelle d
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