http://www.lejsl.com/actualite/2013/01/31/mali-et-maintenant
Les troupes françaises ont pris pied à Kidal. Sur le plan purement militaire, la reconquête du Nord est en voie d’achèvement. Sur le plan politique, cependant, le conflit est loin d’être terminé.Il a fallu moins de trois semaines pour bouter les islamistes hors de Gao, Tombouctou et Kidal, les trois grandes villes maliennes conquises en avril 2012. Cette guerre éclair laisse cependant un goût d’inachevé : sauf à Gao, où une quinzaine de combattants se sont accrochés au pont sur le Niger – ils ont tous été tués par les forces spéciales françaises –, il n’y a pas eu de combat au sol. Bombardés par les avions et les hélicoptères français, les djihadistes se sont évanouis dans la nature. 200 d’entre eux auraient été neutralisés par les frappes. Il en resterait donc plus de 2 000.
Selon Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, la France compte quitter « rapidement » le Mali pour laisser aux forces africaines le contrôle des territoires reconquis. Mais celles-ci en ont-elles les moyens ? Face à al-Qaida au Maghreb islamique, l’armée malienne s’était effondrée, en avril 2012, abandonnant tout le nord du pays aux djihadistes. A Konna, le 10 janvier dernier, les troupes gouvernementales n’avaient tenu que 5 heures, obligeant le président Dioncounda Traoré à réclamer d’urgence l’aide française pour éviter la prise de Bamako, la capitale. Ne risque-t-on pas le même scénario à l’avenir ? A cette crainte s’ajoutent les menaces de représailles maliennes contre les populations arabes ou touareg du nord du Mali. La présence française pourrait s’avérer nécessaire pour protéger la popu