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L’événement n’est pourtant pas négligeable : un ministre de gauche a dénoncé une grève d’enseignants ! Grande nouveauté, tant nous avons été habitués à ce que tout mouvement et toute protestation venant de l’Education nationale soit automatiquement sanctifié à gauche au nom du progrès et de la lutte pour une école encore plus meilleure.
Cette fois-ci, au contraire, le ministre nous a appris que les profs grévistes s’opposaient à sa réforme pour défendre leurs « intérêts particuliers » et l’un de ses conseillers, Bruno Julliard, ancien président de l’UNEF, est allé encore plus loin, taxant l’action des grévistes de« conservatisme ».
Jean-Christophe Cambadélis, numéro deux du PS, qui a pourtant une longue expérience de la mobilisation en tous genres d’enseignants, n’a pas hésité à dénoncer leur « corporatisme ».Des invectives fortes qui appartenait jusqu’ici au registre de droite à l’encontre du corps enseignant. Que se passe-t-il donc ? Tout simplement que des réformateurs de gauche s’aperçoivent que, dans le magma des renoncements qui aboutissent au désastre scolaire, les profs font parfois plus partie des problèmes que des solutions.
Vincent Peillon et son équipe craquent parce qu’ils ne pensaient pas que le seuil de « corporatisme » serait si élevé. Qu’on y songe en effet, Vincent Peillon n’a pas commencé par s’attaquer aux programmes de l’enseignement, aux méthodes pédagogiques, à la question des contrôles ou à celle de la sélection, immenses chantiers polémiques qu’il sait nécessaire d’ouvrir. Non, il a commencé par ce qu’il pensait le plus facile, le plus simple, le plus concret, le plus consensuel : les rythmes scolaires et cette double aberration de la semaine de quatre jours mise en place en 2008 sous Sarkozy et de l’année de 144 jours instaurée pour le confort des parents, des voyagistes et des profs.
Dans ce plus facile le ministre a commencé par le plus facile : passer de quatre jours hebdomadaires à quatre jours et demi, en