Laurent Pinsolle : Le piège mortel de la course à la compétitivité
« Compétitivité,
compétitivité, compétitivité » disent aujourd’hui tous les cabris de la pensée unique politico-médiatique. Opposition comme majorité en font l’horizon indépassable pour lutter contre
la montée du chômage, qui a atteint un nouveau record. Encore une erreur tragique.
Il n’y a pas d’alternative ?
Hier sur RTL, Laurence Parisot a lourdement insisté sur la
nécessité de « baisser les coûts de production ». Elle a qualifié le crédit d’impôt de 20 milliards mis en place par le gouvernement suite au rapport Gallois de « première
étape », appelant à « un acte deux du plan de compétitivité » et à « continuer à travailler inlassablement sur la baisse des coûts de production ». Le Medef voit son
message parfaitement relayé par une UMP qui ne fait pas dans la nuance sur le sujet.
Mais cette thématique de la compétitivité n’est pas le seul apanage de
la droite et du patronat. Le Parti Socialiste a largement sacrifié à ce débat, en demandant à Louis Gallois un rapport sur le sujet et en s’empressant d’en appliquer la plupart des
conclusions, à la surprise générale. D’ailleurs, il s’agit d’un des trois objectifs majeurs du président annoncés lors de sa conférence de presse de novembre, avec le désendettement et la réorientation (sic)
de l’Europe.
Et les médias dits de gauche embrayent sans le moindre
recul. Le Monde titre sur le fait
qu’en « Allemagne, le travail (est) près d’un tiers plus cher que la moyenne européenne ». Le quotidien en arrive à présenter une hausse moyenne du pouvoir d’achat de 0,6%
(hausse des salaires de 2,6% contre 2% d’inflation) comme un risque pour nos voisins d’outre-Rhin ! En effet, le salaire horaire moyen ressort à 31 euros, contre 23,5 en moyenne dans l’UE,
et 3,7 en Bulgarie.
Une course sans fin et mortifère
Mais par quelle monstruosité des personnes dites
de gauche peuvent finir par adhérer et même promouvoir un discours de régression sociale où les salaires deviennent l’ennemi de la production et où leur baisse devient un objectif. Tout cela
montre le pourrissement de la pensée « socialiste » par des préceptes néolibéraux moisis. Le PS d’aujourd’hui est bien moins progressiste que certains patrons, comme Henry
Ford, qui avait compris l’intérêt d’augmenter les
salaires !
Comment le journaliste qui a écrit le papier du Monde ne peut
pas se rendre compte de la logique mortifère de cette course à la compétitivité ? Car à partir du moment où la moyenne est à 23,5 euros, il est bien évident que cela nous imposera de
baisser les salaires, comme le recommandent The Econom
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