La vocation missionnaire et universaliste de la France est comblée. Voilà des populations civiles soustraites à l’obscurantisme. Du devoir d’ingérence humanitaire rondement mené. La France s’imagine naïvement que le monde entier va lui en savoir gré…
C’est là que les choses se compliquent. Joe Biden à peine reparti, les nuages s’amoncellent. A Bamako, des soldats maliens ont échangé entre eux des tirs. En Tunisie, un assassinat politique rappelle au monde entier que les révolutions arabes sont fragiles.
Parallèlement, l’Amérique est empêtrée dans sa stratégie de containment offensif de l’islamisme. Schématiquement, des compétences ont été transférées du Pentagone à la CIA pour mener deux guerres de l’ombre. D’une part, le cyber-sabotage du programme iranien d’enrichissement a retardé le dessein du régime des mollahs mais l’a rendu encore plus entêté. D’autre part, les drones tueurs au Pakistan et au Yémen sont diablement efficaces mais viennent de s’attirer une enquête de l’ONU.
Le dilemme des otages
En proie au doute, les Etats-Unis attendent au tournant l’initiative malienne de la France. Pas question pour eux de reconnaître l’échec de leur entreprise d’instruction de l’armée malienne. Durant ces dernières années, ils ont vainement tenté de mettre sur pied un embryon d’armée solide qui puisse fortifier un Etat. Mais les armements et dollars fournis se sont évanouis.
Le monde anglo-saxon est convaincu que la France porte une lourde responsabilité dans la détérioration de la situation au Mali. E