Laurent Pinsolle : Le coming-out germanophobe et néolibéral du Monde
La semaine dernière, nous avons célébré le cinquantième anniversaire du traité de l’Elysée entre la France et l’Allemagne. Mais l’amitié
franco-allemande, lessivée par la création de la monnaie
unique et la crise qu’elle provoque depuis trois ans, est plus mal en point que jamais.
Le Monde en perd son latin
Il faut vraiment lire la tribune d’Arnaud Leparmentier dans le Monde. Il parait un peu perdu car
s’il semble dénoncer « l’antigermanisme et la critique contre le supposé impérialisme économique allemand », il précise qu’il « est tentant de balayer le reproche d’un revers de
main ». A contrario, cela indique qu’il ne fait pas vraiment et qu’il y a donc une part de vérité dans les critiques portées contre l’Allemagne, et dont Jacques Sapir a sans doute été un des meilleurs
avocats.
Tout d’abord, il souligne que « les modalités d’application de l’Ordnungspolitik (politique
économique générale) ne sauraient se faire aux conditions allemandes », ce qui signifie aussi tout d’abord que la France (de Nicolas Sarkozy, comme de François Hollande) cède trop aux exigences allemandes, mais également que la construction européenne
actuelle permet cela. Ensuite, il rappelle que l’Allemagne a tendance à appliquer un deux poids deux mesures à l’échelle européenne.
En effet, Arnaud Leparmentier rappelle que « les Allemands veulent imposer les
règles européennes à condition de ne pas y être complètement assujettis » et prend exemple surl’union bancaire, qui n’inclut pas les caisses d’épargne et les banques régionales d’outre-Rhin. Il
souligne également que l’Allemagne a refusé les règles qu’elles imposent aux autres concernant la fusion EADS-BAE du fait du risque que cela faisait porter sur les implantations industrielles
allemandes…
En creux, un discours néolibéral et contradictoire
Mais cette tribune est
extrêmement révélatrice. Tout d’abord, elle déroule un discours totalement néolibéral. Toute l’introduction vante « l’extraordinaire succès de l’Allemagne sur le front de l’emploi depuis
l’adoption des lois Hartz » et le conservatisme de « Français qui n’ont pas accompli les r
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