M. le président. La parole est à M. Jean-Pierre Chevènement.
M. Jean-Pierre Chevènement. Monsieur le
ministre, nous connaissons votre attachement à la défense, non seulement à l'outil militaire, mais aussi à la condition des hommes. Vous avez su montrer votre proximité avec nos soldats en vous
préoccupant directement des questions les plus matérielles. Je pense au retard de paiement des soldes ou encore à vos visites sur le terrain, notamment dans l'Adrar des
Ifhogas.
Nombreux, sur ces travées, sont ceux qui connaissent la situation budgétaire très préoccupante de la
défense face à l'ampleur des coupes envisagées par le ministère du budget. Quasi unanimement, le Sénat vous soutient, estimant qu'il n'est pas possible de relâcher l'effort de défense au point de
le faire descendre en dessous de 1,5 % du PIB, soit environ 31 milliards d'euros par an, sans compromettre définitivement l'indépendance et la qualité de notre outil de
défense.
Nos soldats, avec peu, font merveille au Mali. Je salue leur professionnalisme, leur courage, leur esprit
de sacrifice. En raison de leur action, ils ont évité que le Mali ne devienne un sanctuaire d'Aqmi. L'intervention décidée par le Président de la République, François Hollande, correspond à
l'intérêt non seulement de la France, mais aussi de l'Europe.
Or celle-ci n'apporte qu'un soutien modeste à l'armée française engagée sur le terrain, de même qu'à la
mission de formation EUTM, dont 40% à 50% des missions et des charges sont supportés par la France.
Monsieur le ministre, au mois d'octobre dernier, devant l'Assemblée nationale, vous avez indiqué : « Les
contraintes budgétaires représentent peut-être une chance pour l'Europe de la défense, car il faut éviter que l'Europe ne connaisse un déclassement stratégique. »
Nous serions prêts à vous suivre sur ce terrain si, toutefois, un effort accru de coopération et de
mutualisation était entrepris, sans préjudice, bien entendu, pour notre autonomie de décision.
Or quelles sont les coopérations industrielles et technologiques nouvelles qui, depuis l'automne dernier,
sont venues s'ajouter– je dis bien : « s'ajouter » –à celles qui sont déjà engagées et qui ne couvrent qu'un champ très limité ? Je veux citer : le programme MRTT