Mon général, dans les récents conflits, on a l’impression que ce sont les hélicoptères qui font la différence. Qu’en pensez-vous ?
Ce que nous avons vu en Libye, comme en Cote d’Ivoire ou en Afghanistan, et aujourd’hui au Mali, est le résultat d’une longue maturation de l’ALAT. Selon notre doctrine d’emploi, l’hélicoptère démultiplie l’action terrestre. Pendant des années, nous nous sommes entrainés à intervenir dans des régions hostiles. Ce qui nous permet d’agir en montagne (Afghanistan), au dessus et à partir de la mer (Libye), en milieu désertique (Mali) et en zone urbaine (Cote d’Ivoire). Dans les années 90, nous déplacions de nuit et de plus en plus bas, mais désormais nous combattons de nuit. En Libye comme en Cote d’Ivoire, la totalité de nos actions ont été nocturnes, en Afghanistan de l’ordre de 40%. Et au Mali, on est dans les 50%. Nous utilisons des jumelles de vision nocturne (JVN), mais de plus en plus nous utiliserons des systèmes infrarouges, par exemple pour le pilotage du Caïman (NH-90). Une grande partie de nos appareils est d’ancienne génération, comme les Gazelle et les Puma, mais nous avons réussi à les faire évoluer techniquement.
La mort du lieutenant Boiteux, le premier jour de l’opération Serval, a suscité des questions sur le blindage des hélicoptères. Qu’en est-il ?
Cet officier a reçu une balle dans la cuisse qui a touché l’artère fémorale. A deux centimètres près, il aurait été simplement blessé par la balle