Laurent Pinsolle : LIBOR, subprimes, normes Bâle : des banques hors de contrôle !
Il y a quatre ans, après avoir provoqué la plus grande crise économique depuis 80 ans, au bord de la
faillite, le secteur bancaire était en procès, y compris au niveau des plus grands dirigeants de la planète. Mais,
aujourd’hui, tout indique que les leçons de la crise n’ont pas été retenues.
Entre délits et adaptation des règles
L’actualité récente charrie en effet des informations absolument hallucinantes sur les pratiques
du monde bancaire et il est dommage que l’on n’en parle pas davantage que les histoires de traders véreux. Tout d’abord, il y a eu l’histoire des malversations dans la fixation du LIBOR par 16 grandes
banques. Il a été prouvé par la justice qu’elles manipulaient ce taux qui sert de base pour des contrats portant sur 800 000 milliards de dollars d’actifs, 10 fois le PIB de la planète !
Ensuite, il y a eu l’accord de 8,5 milliards aux Etats-Unis au sujet des pratiques illégales pour
saisir les maisons des ménages surendettés. Cet article du Huffington Post souligne que « les banques ont fait de nombreuses
erreurs dans la gestion des prêts immobiliers, et que dans certains cas, ces erreurs ont poussé des ménages à la liquidation de leur bien » ! Il complète un autre accord où cinq
banques avaient accepté de verser pas moins de 25 milliards de dollars pour les mêmes raisons.
Et quand les banques n’ont pas des pratiques illégales, elles parviennent à agir pour adoucir les
contraintes réglementaires, comme le rapporte The Economist. En effet, le comité
Bâle,qui
fixe les normes bancaires, a annoncé un assouplissement des règles concernant les liquidités. A l’origine, l’idée était d’imposer aux banques de détenir suffisamment d’actifs hautement
liquides pour pouvoir couvrir leur besoin de liquidités pendant un mois, et ainsi limiter les risques de crise.
Les banques ont obtenu trois changements majeurs. Tout d’abord, une définition plus large des actifs
hautement liquides, puisqu’ils pourront inclure jusqu’à 15% d’actions, MBS ou créances d’entreprises au moins notés BBB (sic). Ensuite, elles ont obtenu que les prévisions de besoins mensuels
de liquidités soient basées sur des modèles internes, dont elles auront la complète maîtrise… Enfin, ces changements ne seront mis en place qu’en 2019 et non en 2015 !
Un système bancaire inique !
Naturellement, les banques
évoquent l’intérêt général en soulignant que cela leur permettrait de prêter 2000 milliards de plus au
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article