L’arrivée des socialistes au pouvoir va-t-elle modifier l’attitude de la France vis-à-vis de l’Otan? Il n’y a pas lieu de le croire et, au-delà de quelques précautions de langage, les choses devraient rester en l’état. La décision du président Nicolas Sarkozy, datant de mars 2009, de réintégrer le commandement militaire intégré de l’Alliance atlantique ne sera pas remis en cause par la gauche.
A la mi-juillet, l’ancien ministre des affaires étrangères Hubert Védrine, homme de gauche mais chantre d’une vision gaullienne des relations internationales, s’est vu confié par François Hollande «la charge d’évaluer le retour de la France» dans l’Otan. Il devrait rendre son rapport en octobre et ses conclusions viendront alors nourrir les travaux du prochain Livre blanc de la défense, attendu début 2013. C’est là de la bonne politique : confier à un expert unanimement reconnu et peu porté sur l’atlantisme le soin de dire qu’au fond, rien ne sert de rouvrir ce dossier et qu’il vaut mieux se concentrer sur «le développement de la relation transatlantique dans la décennie à venir», comme le dit également l’intitulé de sa mission.
S’il fallait chercher une preuve de cette continuité, elle est arrivée quelques jours après la nomination d’Hubert Védrine : le 6 aout, le général Jean-Paul Paloméros, chef d’état-major de l’armée de l’air, a été désigné par le go