La Cour de cassation a tranché. Une crèche n’étant pas un service public, les principes de laïcité
ne s'y appliquent pas. Une victoire pour la salariée qui avait été licenciée de la crèche Baby Loup pour avoir refusé d'ôter son voile islamique. Dans la bataille juridique qui l’opposait à
son ancien employeur, Fatima Afif avait pourtant été déboutée non pas une, mais deux fois. A deux reprises, le conseil des Prud’Hommes, puis la cour d’appel de Versailles, ont considéré que
le licenciement de cette femme était justifié, et qu'il ne présentait pas de caractère discriminatoire. « Ces enfants, compte tenu de leur jeune âge, n'ont pas à être confrontés à des
manifestations ostentatoires d'appartenance religieuse », disait le jugement en appel. Dans le règlement intérieur de la crèche, il était clairement stipulé qu’une stricte neutralité
religieuse devait être observée dans l’enceinte de ses murs. Fatima Afif le savait, elle a gardé son voile, elle a été licenciée en 2008. La directrice de la crèche avait à l’époque reçu le
soutien appuyé et remarqué de Manuel Valls, Elisabeth Badinter et Jeanette Bougrab.
Mais voilà : aujourd’hui 19 mars, la cour de Cassation a estimé que le règlement de la crèche
Baby Loup était contraire aux libertés fondamentales. « Le principe de laïcité n’est pas applicable aux salariés des employeurs de droit privé qui ne gèrent pas un service
public », affirment les magistrats. Autrement dit, les signes religieux ostentatoires sont interdits à l’école, mais pas à la crèche. Retour à la case départ, la bien nommée cour de
Cassation ayant renvoyé les parties devant la cour d’appel.
Un coup dur pour Natalia Baleato, directrice de la désormais célèbre crèche, sise à
Chanteloup-les-Vignes dans les Yvelines. Depuis cinq ans, cette réfugiée politique chilienne fait face à toutes les attaques