La forte abstention de ce premier tour des législatives est significative. Mais elle n’atténue pas la portée du vote, qui marque la domination du PS sur la gauche, celle de l’UMP sur la droite et le centre, tandis que le Front national réalise une performance moyenne tout en préservant ses chances de rentrer au Parlement.
La campagne a été triste, la soirée électorale aura été sans relief. Pourtant les enseignements de ce premier tour sont multiples.
Ils sont d’abord d’ordre institutionnel. La faiblissime participation, inférieure de 3 points à celle du premier tour des législatives de 2007, l’abstention la plus forte de toute l’histoire de la Vème république, montre que la réforme introduite par Lionel Jospin s’avère calamiteuse pour les institutions. Il faudrait à l’évidence changer les règles, soit en groupant les scrutins présidentiel et législatif, soit en faisant, à l’instar du système américain, des élections législatives à mi-mandat. Mais il y a peu de chance qu’un parti à vocation majoritaire revienne sur l’inversion du calendrier électoral tant elle favorise le président qui vient d’être élu. En outre, aucune des deux solutions n’est satisfaisante : le scrutin regroupé de la présidentielle et des législatives renforcerait la présidentialisation du régime; à l’inverse, des législatives à mi-mandat réduiraient considérablement la marge de maoeuvre du président, qui agirait sous la menace d’un scrutin-sanction à échéance rapprochée.
Deuxième constat, le PS a de bonnes chances de dominer assez largement la majorité présidentielle. Le parti du président, quand bien même il n’obtiendrait pas la majorité à lui seul, est certain de dominer sans partage dans son camp. Le scrutin confirme d’abord le recul très net d’Europe-Ecologie Les Verts. Obtenir 5% des voix alors qu’une soixantaine de circonscriptions leur a été offerte par Martine Aubry, n’est certes pas une bonne performance et Cécile Duflot se fiche du monde en se félicitant de la progression de sa formation politique… Cette fois-ci, l’alibi du vote présidentiel qui serait défavorable aux
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