L’idéologie économique est désormais largement dominée par les néo-classiques, les monétaristes ou encore les keynésianistes. Ce même Keynes qui attachait une importance non négligeable à l’histoire de la pensée économique, et dont les enseignements premiers sont peut-être oubliés aux profits de ses modèles mathématiques. La première idéologie économique fut le mercantilisme, née au XVIe siècle, elle donna naissance à plusieurs courants dérivés dont le colbertisme fait partie ; Colbert apportera l’ordre, la rigueur et une touche d’impérialisme. Ici, nous allons brièvement exposer les tenants de cette politique, et voir dans quelle mesure elle pourrait trouver un sens dans l’économie contemporaine.
Jean-Baptiste Colbert, contrôleur des finances de l’Etat sous Louis XIV, très consciencieux, juge la gestion des dépenses du royaume plus que hasardeuse. Il va alors, non pas inventer un courant de pensée, mais va plutôt proposer une doctrine de gestion des finances publiques et du rôle de l’Etat dans l’économie. Elle va apporter des solutions dans la gestion interne de la France, mais surtout sur la politique extérieure du commerce français de l’époque. Colbert n’aura qu’un but, maximiser la quantité d’or dans le coffre du roi. Lui chercher des traits de philanthropisme serait vain.
Le colbertisme se base cependant sur quelques axiomes qui définiront une politique commerciale optimale. En premier lieu, le but à atteindre est de maximiser la quantité d’argent en France. Sous le sens de Colbert, là n’est pas le but d’enrichir la population, mais bien l’État et par extension le roi. Pour ce faire, l’or figurant à cette époque comme devise mondiale, il fallait alors accumuler le plus d’or dans les caisses de l’Etat. Le second socle est la vision d’une économie mondiale statique, c’est-à-dire que les richesses ne peuvent pas se créer d’elles-mêmes. À cette époque, naviguent en Europe près de 20 000 vaisseaux marchands et il est supposé que l’on ne pourrait pas accroître ce nombre utilement. Pourquoi ce raisonnement ? Car à cette époque, la démographie est plutôt stagnante, et donc la consommation tout autant. Ainsi, supposant que le total des flux commerciaux est fixe, la seule façon de gagner plus est de voler à l’autre. C’est le second axiome du colbertisme : nul ne se créé, tout se garde, se prend ou se perd.
Sur la base du premier fondement, celui de l’accumulation de richesses monétaires d