Cet « ANI » (accord national interprofessionnel) a été présenté par les médias de façon valorisante comme étant « souple pour les
employeurs et protecteur pour les salariés ». Mais ceux qui le lisent découvrent qu’il est entièrement en faveur du Medef. La CGT, Force ouvrière, la FSU, Solidaires, c’est à dire la
majorité des syndicats, se chargent de décortiquer les gros reculs sociaux qu’il contient en matière de droit du travail, de facilitation des licenciements, de flexibilité des contrats
(temps partiels, CDI « intermittents », intérim, mutations…). Donc peu à peu une opinion se construit pour rejeter, à juste titre, cet ANI (dit de Wagram car il a été signé dans les
locaux et sous la dictée du Medef, rue de Wagram).
Selon la théorie récemment inventée que « le contrat doit précéder la loi » et être retranscris par elle, le
gouvernement annonce qu’il va transcrire l’accord de « façon loyale et fidèle » dans la loi. Pourtant rien ne l’y oblige : ce n’est qu’un accord minoritaire et on ne voit pas pourquoi la
majorité de gauche donnerait raison aux diktats du Medef. Certes il faut autant de contrats que possible et de lois que nécessaires. Certes il faut des négociations et des compromis. Mais
cela n’implique pas, à la fin, de ne faire que ce que le patronat veut et signe !
Donc l’éveil des consciences et la mobilisation commencent : elles ont trois mois pour faire le plein en termes de rapport de force afin
de se faire entendre. Le projet de loi sera soumis au Conseil des ministres le 6 mars. Des manifestations sont prévues par les syndicats ce 6 mars. Puis cela sera soumis au Parlement
courant avril dans la perspective d’un vote courant mai. On entend que la procédure d’urgence serait adoptée : ce qui serait fâcheux et on peut être choqué qu’elle surgisse pour un si
mauvais texte, et alors qu’un nombre important de députés y est hostile.
La question qui se pose est : est ce que la majorité des syndicats et des salariés hostiles à cet ANI ont les
moy