En promettant la tenue d'un référendum sur la sortie de l'Union Européenne, David Cameron a brisé un tabou. Il a osé contester le dogme selon lequel l'UE serait par nature bénéfique, n'œuvrant quoi qu'il arrive que pour le bien des nations qui la composent. Il aura fallu du temps pour ouvrir les yeux, mais le débat semble enfin lancé : que faire d'une structure qui est devenue, au fil du temps, un monstre de technocratie ?
Plus qu'un simple calcul politicien
Personne ne niera les calculs politiciens derrière cette démarche. Menacé par les souverainistes de son propre parti et par l'UKIP (UK Independance Party) de Nigel Farage, qui réclame depuis fort longtemps ce référendum et que les sondages placent désormais régulièrement en troisième position dans les intentions de vote, David Cameron a voulu se donner les moyens de conserver le pouvoir quelques années de plus, en annonçant la tenue de cette consultation d'ici à 2017 s'il venait à être réélu en 2015.
Néanmoins, rester en place n'est pas le seul objectif du premier ministre britannique. La menace du référendum est aussi un moyen de pression pour réorienter la politique européenne. Contrairement à François Hollande, qui n'avait utilisé aucune des armes dont il disposait (sortie de l'euro, diminution de la contribution Française, désobéissance européenne, politique de la chaise vide...) et qui n'a évidemment rien obtenu de ses homologues dans la prétendue renégociation du pacte budgétaire, le locataire du 10 Downing Street n'a pas hésité à employer les grands moyens.
Un plaidoyer pour une Europe réaliste
David Cameron ne veut pourtant pas quitter l'Union. Son objectif ? Permettre la construction d'une "Europe à la carte", où les nations seraient