Non pas que l’idée soit mauvaise en soi. Une semaine de travail aussi courte constitue une exception en Europe et, assurément, un handicap pour notre compétitivité. Les salariés français ont payé très cher cette mesure improvisée par une gauche en mal d’idées et qui les avait promises d’autant plus facilement qu’elle ne s’attendait pas à gagner l’élection législative de 1997 : la hausse des salaires fut interrompue plusieurs années, ce qui s’est traduit par une perte nette d’au moins 10 %, jamais rattrapée, le patronat a obtenu, en contrepartie, une plus grande flexibilité des horaires.
Moins de présence, plus de flexibilité : les salariés se croisent et s’ignorent, la communauté de travail se délite, le stress augmente. Voir France-Télécom. Elle a coûté aussi beaucoup à l’Etat qui a aidé à grands frais les entreprises à passer le cap.
Il reste que la droite qui, depuis 1997, a critiqué les 35 heures à chaque campagne électorale a été, entre temps, au pouvoir dix ans : de 2002 à 2012. Durant tout ce temps, elle n’a pas osé revenir dessus. Même Le Figaro dit que la droite « tire à retardement » sur les 35 heures.
Elle s’est contentée de coups d’épingle : lundi de Pentecôte non chômé (une idée lumineuse de Raffarin qui a fait long feu), aménagement puis défiscalisation des heures supplémentaires.