
Le caporal Alexandre Van Dooren, 23 ans, est mort samedi au Mali dans l'explosion de son char. Trois de ses camarades blessés ont été rapatriés. Le régiment est sous le choc. Les familles aussi.
Il n'aura pas eu 24 ans. Ni revu sa compagne, leur petite fille de 2 ans et tous ceux qui l'aimaient. Et puis même pas connu le bébé qui s'annonçait, qui grandira donc sans lui dans le manque d'un père héros, mort bien trop tôt. La guerre au Mali a fauché samedi la vie d'Alexandre Van Dooren. Le jeune caporal du 1er Régiment d'infanterie de marine (RIMa) d'Angoulême s'est écroulé aux commandes de son char AMX 10 R dans les montagnes, à une soixantaine de kilomètres au sud de Tessalit, au cours d'une mission de fouille et de destruction de caches terroristes. Il est la cinquième victime militaire française de l'opération Serval, engagée le 11 janvier dernier.
C'est un engin explosif qui a semé la mort. Et blessé sérieusement trois autres marsouins, ses frères d'armes qui l'ont vu s'effondrer «sur le coup». Ils ont été rapatriés hier en urgence vers des hôpitaux parisiens, sans que leur pronostic vital ne soit a priori engagé.
La nouvelle est tombée comme un couperet dans un communiqué de l'Élysée ce dimanche matin. Par les mots du président de la République. François Hollande confie «sa grande tristesse» et déclare que le jeune caporal «mérite comme ses camarades l'hommage de toute la Nation». Du Premier ministre au maire d'Angoulême qui estime que«c'est aussi toute une ville qui porte le deuil»: de partout en effet les déclarations se succèdent. De partout les médias se précipitent pour dire au monde entier le drame de tout un régiment, plus affecté par pareille peine depuis la mort, il y a dix ans, d'un des siens en Côte d'Ivoire. Mais c'est au 1er RIMa, dans le quartier Fayolle, que les marques d'émotion étaient les plus prégnantes, les plus poignantes.
Sous la pluie et dans une ambiance glaciale, les lourdes grilles vertes laissent filer la solide carrure du lieutenant-colonel Patrick Martini, commandant en second du régiment. L'air grave et attristé, l'officier dit pudiquement la douleur d'ici. «Tout le régiment est affecté par le décès de notre camarade. C'est une forte émotion. On a bien tous conscience des dangers et des risques de n