Laurent Pinsolle : Non au traité transatlantique UE-USA !
Depuis quelques semaines, on commence à en parler davantage puisque Barack Obama et les dirigeants
européens le mettent en avant : l’UE et les Etats-Unis ont entamé une négociation pour créer une zone de
libre-échange transatlantique. On y retrouve tout ce qui est détestable dans cette Europe.
Une Europe bêtement néolibérale
Tout d’abord, je vous invite à faire un tour sur le blog la théorie du tout, qui suit depuis des années le sujet et qui
est extrêmement documenté, pour ceux qui voudront en savoir plus. Pour simplifier, on peut dire que cet accord est un résumé de tout ce qui ne va pas dans l’UE: une négociation menée par les
technocrates (même s’il est vrai que Nicole Bricq a lancé une
consultation publique à ce sujet), le biais néolibéral habituel en matière de commerce, et l’influence étasunienne.
Le problème est que ce genre d’accord n’est pas nouveau. En 1991, la CEE d’alors
avait accepté de lever les quotas qui existaient pour les ventes de voitures japonaises. Pourtant, on n’a jamais su ce que les eurocrates ont obtenu en contre-partie puisque le marché
nippon est resté parfaitement vérouillé. De même, l’UE a signé un accord de libre-échange avec la Corée du Sud en 2011, toujours sans véritable contre-partie. Bref, comme toujours, cette Europe
s’offre à la concurrence internationale sans réciproque. Et après, on s’étonne que les usines automobiles ferment en Europe.
Un mauvais accord
Le potentiel accord avec les Etats-Unis pose d’innombrables problèmes. Tout d’abord, il est
probable qu’il ne prendra pas en compte la question des parités monétaires, alors pourtant que l’euro est au moins trop cher de 15 à 20% par rapport au dollar. Il est parfaitement délirant de
négocier sur des tarifs qui sont à 3% en moyenne, sans prendre en compte les parités monétaires. On peut également douter du fait que les Etats-Unis remettront en cause la protection de leurs
marchés publics, alors que l’Europe l’a déjà démantelée et que l’Etat français achète des Ford et des Volkswagen.
Pire, comme d’habitude, cet accord risque de se faire au détriment des consommateurs. On a vu
récemment que l’UE a fini par accepter
l’importation de viandes étasuniennes nettoyées à l’acide, dans un nouveau geste qui montre que la mondialisation tend à provoquer une uniformisation vers le bas. On parle également d’une
reconnaissance réciproque des médicaments, qui risque de
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