A cette occasion, il s’est exprimé sur l’utilité de la connaissance de la langue russe et donc sur la place de l’enseignement du Russe en France. A cette occasion, j’ai eu la très fâcheuse impression de réentendre des arguments vieux de plus de 40 ans.
J’ai eu la chance d’étudier le Russe dans les Années 70 du siècle passé lorsque cette langue était encore enseignée en 1ère, 2ème et 3ème langue vivante dans de nombreux collèges, lycées, classes préparatoires et grandes écoles. J’ai conservé quelques liens avec des enseignants de Russe menacés chaque année de reconversion en documentalistes ou professeurs d’autres disciplines littéraires (Français, histoire ou géographie). A Lille, ville de mes études, un seul collège propose le Russe en 1ère et 2ème langue étrangère, servant – pour combien de temps encore - de réservoir aux 3 lycées permettant de poursuivre l’étude de cette langue en 2ème langue étrangère jusqu’au Baccalauréat. Il convient d’admettre que le Russe, 1ère langue vivante dès la 6ème, n’avait pas beaucoup de sens par rapport au rôle incontournable de l’Anglais et qu’il ne s’agissait finalement que d’un tour de passe-passe dans le contexte de la défunte carte scolaire à l’entrée au collège.
Même si le Russe ne présente pas la difficulté de certaines langues asiatiques, force est de constater que débuter son apprentissage en 3ème langue étrangère n’aboutit à pas grand-chose d’autre que de vagues souvenirs.
Contrairement aux illusions de M. Chevènement, l’enseignement du Russe dans le secondaire est déjà une affaire réglée. Les départs en retraite des derniers professeurs de Russe ne seront vraisemblablement jamais remplacés pour des raisons budgétaires. Seuls quelques postes parisiens ou dans de grandes métropoles régionales seront maintenus pour éviter l’incident diplomatique avec la Russie.
L’apprentissage intensif du Russe dans l’enseignement supérieur, notamment dans les grandes écoles d’ingénieurs et de commerce, pourrait être une alternative. Cependant, les langues étrangères ne sont pas un facteur critique de réussite aux concours d’entrée à ces établissements. Il ne faut donc guère se faire d’illusions. Entre un enseignement des langues étrangères au rabais dans le secondaire et une non-priorité au niveau des classes préparatoires (seuil préalable à l’exception « diplômante» française des grandes écoles), d’où viendraient envie et aptitude à apprendre le Russe, même sous une forme intensive au cours d’études supérieures.
Quant aux filières universitaires dites des « langues appliquées aux affaires» ou du « management International », une grande partie de leurs effectifs est constituée par des étudiantes littéraires russophones originair