Autrefois l’une des princi
Idéalement placée entre Bamako et Mopti, sur les berges du fleuve Niger, la localité de Segou possédait tous les atouts pour attirer les voyageurs en visite au Mali. Ceux-ci venaient nombreux et toute l’économie de la ville dépendait, directement ou indirectement, de la manne touristique. Mais, depuis un an, les tour-opérateurs évitent le secteur, considéré comme à risque en raison de la présence de djihadistes plus au Nord.
Segou survit au ralenti. Partout, ce sont les mêmes témoignages : « Nous n’avons plus rien pour faire vivre nos familles ! » Salif Doumbia fait partie de l’association locale des guides. Avant, il accompagnait chaque jour des clients en pirogue sur le Niger ou en 4X4 vers Mopti. « Ma dernière sortie en bateau remonte à février de l’année dernière », affirme-t-il. « C’est une catastrophe pour de nombreuses familles. Car, ici, il y a au moins un guide par famille… Et, si tu ne travailles pas, tu ne gagnes rien. » Pas de chômage au Mali. Seule la débrouille et l’entraide permettent d’obtenir le minimum vital. Les échoppes à touristes sont toujours alignées le long de la route qui mène à l’embarcadère. Les vendeurs sont là, toute la journée.
Mais, les boutiques sont désespérément vides. « Je n’ai rien vendu aujourd’hui. Et les jours précédents, c’était pareil », se lamente Moulaye Haidara devant ses hippopotames en bois d’ébène. « Certains jours, nous n’avons rien à manger. Ici, si tu ne gagnes rien, tu ne manges pas. Avec l’aide de la France, nous voulons que les djihadistes soient battus, et que la vie puisse reprendre normalement. C’est notre seul espoir. »
Dans les crises, les gros maigrissent et les petits meurent, dit un a