Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Cercle Jean Moulin ®

Cercle Jean Moulin ®

Co-Président d'Honneur Daniel Cordier, Secrétaire Particulier de Jean Moulin, Hubert Faure, membre des 177 du Commando Kieffer, membre d'Honneur Suzanne Escoffier, petite cousine et filleule de Jean Moulin Association Mémorielle Patriotique et Républicaine. cercle.jean.moulin71@sfr.fr 07 81 34 85 48


"Les Ponce Pilate du Conseil constitutionnel" par Marie-France Garaud

Publié par cercle Jean Moulin sur 27 Août 2012, 21:22pm

Catégories : #Divers

 

 

Les membres du Conseil constitutionnel, consultés par le président François Hollande, n’ont pas jugé nécessaire d’insérer dans la Constitution française une clause permettant la ratification du «traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l’Union économique et monétaire» et nous revient tristement à l’esprit une cruelle phrase de François Mitterrand : «Les membres du Conseil ? On les dit serviles, mais ils ne sont qu’obéissants !»Conçu à l’initiative de l’Allemagne, ce texte a été signé par Nicolas Sarkozy avant l’élection présidentielle sous la seule invocation, inlassablement répétée, d’une vertueuse «règle d’or» propre à nous protéger de coupables dérives financières. Rares furent donc les hommes et femmes politiques assez lucides, libres et courageux pour dénoncer, au cours de la campagne présidentielle, les mécanismes vicieux d’un texte resté quasi secret.

François Hollande, candidat, avait cependant marqué très vite et sans hésitation apparente sa volonté de renégocier ce traité castrateur : l’espoir renaissait, on allait voir ce que l’on allait voir ! On a vu. Mme Merkel accepta du bout des lèvres quelques dispositions en faveur de la croissance, mais de renégociation, point. Puis elle partit à Bayreuth écouter Wagner. On espérait d’identiques atermoiements chez nos dirigeants puisque, chacun le sait, l’élection présidentielle américaine tend à mettre l’avenir en suspens. Mais non, François Hollande saisit sans trop attendre le Conseil constitutionnel… et les membres de cette assemblée viennent de décider, sans barguigner semble-t-il, de jouer les Ponce Pilate. Leur décision constate juste que le traité sur lequel ils sont consultés «ne comportant aucune clause contraire à la Constitution», ils ne jugent pas nécessaire de modifier celle-ci préalablement au vote, par le Parlement, d’une loi en autorisant la ratification.

Or, il s’agit bien d’un traité contraire à la Constitution puisque, en l’état des textes en vigueur, celle-ci ne permet la participation de la République à l’Union européenne qu’«en vertu du traité sur l’Union européenne et du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne tels qu’ils résultent du traité signé à Lisbonne le 13 décembre 2007». Si tel était le cas, un nouveau traité n’aurait évidemment pas été nécessaire. Or il l’est, et d’abord pour le repos du gouvernement allemand, en raison des obstacles quasi insurmontables posés par la combinaison des multiples impératifs financiers ou économiques encadrant les gouvernements des pays concernés.

Il ne s’agit pas seulement de questions de forme ou de commodités de procédure, mais d’un réseau de contraintes directes et indirectes dépossédant les parlements nationaux (si l’on ose encore les nommer ainsi) des compétences budgétaires et financières qui constituent le centre de leurs attributions. La finalité non dite étant de limiter étroitement la charge éventuelle d’un soutien minimal dû aux Etats les plus faibles par les plus prospères. Le cœur du traité atteint bien plus profondément la souveraineté du peuple français et le fonctionnement de la République que l’adoption d’une simple règle d’or. Non seulement il détermine pour les Etats membres des exigences rigoureuses d’équilibre budgétaire dans les conditions fixées par la Commission européenne, mais il en enserre l’application dans des mécanismes de correction automatiques fixés par la Commission. Pire, il organise un contrôle étroit des parties contractantes par la Cour de justice européenne, laquelle peut être saisie soit par une action spontanée de la Commission, soit par une saisine de celle-ci à la requête d’une ou plusieurs parties contractantes, soit même par une saisine directe de l’une d’entre elles.

Ce n’est plus une incitation à la vertu, c’est une ceinture de chasteté faite de contraintes rigides et aliénantes qui n’existent sans doute dans aucun Etat fédéral. Elles sont proprement inacceptables. Les citoyens le savent, ils le sentent, ils ne veulent pas des contraintes dont ils ne perçoivent aucun

http://www.debout-la-republique.fr/article/les-ponce-pilate-du-conseil-constitutionnel-par-marie-france-garaud

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents